Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a appelé lundi Emmanuel Macron à défendre à Bruxelles les agriculteurs français face aux "voitures allemandes" dans les négociations au long cours entre l'UE et le Mercosur sur un accord de libre-échange multisectoriel. "C'est de la responsabilité du président de la République d'aller devant Madame Von der Leyen (la présidente de la Commission européenne) et de lui dire qu'à partir de maintenant il entend faire respecter les intérêts français", a déclaré Jordan Bardella sur BFMTV-RMC.
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Emmanuel Macron doit demander une nouvelle dérogation à la règle de la PAC
"Tant que l'Allemagne, dans l'ensemble des accords de libre-échange qui sont négociés, fera peser tout son poids pour continuer à exporter des voitures allemandes au détriment de l'agriculture française, eh bien Emmanuel Macron fera la chaise vide", a-t-il plaidé. Dans cette négociation avec le Mercosur, l'UE souhaite pouvoir exporter davantage de biens industriels et de services vers les pays latino-américains qui veulent de leur côté un plus grand accès au marché agricole européen. Vendredi, Gabriel Attal a répété que "la France s'oppose de manière très claire" à "la signature" de cet accord commercial, en négociation depuis 1999. Le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis, a espéré récemment pouvoir conclure les négociations cette année.
Lors du sommet européen de jeudi à Bruxelles, Emmanuel Macron doit aussi demander une nouvelle dérogation à la règle de la PAC sur la mise en jachère de 4% des terres arables pour soutenir la biodiversité. Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau doit plaider ces mesures lors d'une entrevue avec le commissaire à l’Agriculture mardi à Bruxelles. Selon Jordan Bardella, si les mesures annoncées vendredi par Gabriel Attal "vont dans le bon sens", elles ne s'attaquent "qu'à 10% du problème" car "90% du problème se situe à Bruxelles".