Une "politisation de la chose militaire". Voilà ce à quoi s'attendent certains députés de la majorité, rapporte l'un d'entre eux, alors que la loi de programmation militaire arrive ce lundi à l'Assemblée nationale. Car si le texte - qui prévoit une enveloppe de 413 milliards d'euros entre 2024 et 2030 pour transformer les armées - n'a pas essuyé le moindre vote contre lors de son examen en commission, les débats en séance publique promettent un ton plus musclé.
Les parlementaires insoumis s'opposent, par exemple, à la part de 13% du budget consacrée à la dissuasion nucléaire. Ils fustigent également l'appartenance de la France à l'Otan. "Mais on ne sait toujours pas quel modèle d’armée ils veulent", s'interroge, non sans scepticisme, un député macroniste.
Peu probable que LR appelle à voter contre
De leur côté, Les Républicains tenteront, eux-aussi, de faire entendre leur voix. Ces derniers réclament une utilisation plus rapide des crédits accordés, notamment avant 2027 et une éventuelle alternance politique. Néanmoins, avec une augmentation historique du budget, sans précédent depuis les années 60, et le contexte de la guerre en Ukraine, il est peu probable que le groupe LR appelle à voter contre le texte.
Le gouvernement n'aura donc guère besoin d'un passage en force mais l'objectif de la majorité est d'emporter l'adhésion de l'opposition pour faire valoir un consensus sur un texte important. Ce texte sur lequel s’appuiera Emmanuel Macron puisqu'il est censé être voté symboliquement la veille du 14 juillet.