Le gouvernement poursuit son opération déminage autour de son projet de loi sur l'immigration et l'asile qui sera présenté en février au Conseil des ministres. Jeudi après-midi, le Premier ministre reçoit à nouveau les associations qui viennent en aide aux migrants, après une première rencontre le 21 décembre. Des associations qui pour certaines saisissent le conseil d’Etat à propos de la circulaire du 12 décembre sur les contrôles dans les centres d'hébergement d'urgence. Mais alors que le futur projet de loi est aussi un sujet de potentielles tensions au sein même de la majorité, Edouard Philippe a reçu mercredi soir les députés en charge du sujet pour faire de la pédagogie.
"Rassurer" et "expliquer". À Matignon on banalise. Il ne s'agit "ni d'une réunion de crise ni de séance de calinothérapie", mais d'un rendez-vous "normal comme avant chaque projet de loi". On reconnait toutefois dans l'entourage du Premier ministre qu'il faut "rassurer" et "expliquer". Edouard Philippe s’y est donc employé pendant deux heures auprès de la dizaine d’élus qui travaillent particulièrement sur ce dossier.
À la sortie, le député de Paris Pacôme Rupin se montre serein : "On a un bon équilibre entre une meilleure efficacité dans l'accueil pour les demandeurs d'asile, et en même temps une plus grandes efficacité des dispositions pour assurer l'éloignement des personnes en situation irrégulière sur notre territoire", fait-il valoir auprès d'Europe 1.
Répandre la bonne parole. Humanité et fermeté, c'est ce double-message que les députés reçus à Matignon sont chargés de transmettre à leurs collègues car le sujet est "épidermique", "abrasif" admettent certains élus. L'immigration sera d'ailleurs au menu du séminaire de rentrée des députés En marche! la semaine prochaine. Parallèlement, le ministre de l’Intérieur reçoit les parlementaires par petits groupes pour les convaincre.