Le gouvernement veut que les maisons de santé, qui regroupent plusieurs médecins et professionnels de santé, deviennent "la norme" afin notamment de combattre la désertification médicale, a déclaré lundi Édouard Philippe. À deux jours de l'arrivée du projet de loi santé en Conseil des ministres, le Premier ministre, accompagné de la ministre Agnès Buzyn, a visité lundi matin une de ces maisons de santé pluridisciplinaire (MSP), où exercent au total une trentaine de professionnels (généralistes, internes, kinés…) à Avoine, petit bourg près de Chinon, dans l'Indre-et-Loire.
"Pour que l'exercice collectif de la médecine devienne la norme". "Cette initiative ici, et d'autres initiatives partout en France, montrent le chemin. Et l'objectif du projet de loi, c'est de faire en sorte que ces initiatives puissent être dupliquées, multipliées sur le territoire, pour que l'exercice collectif de la médecine devienne la norme", même s'il ne s'agit pas de la rendre "obligatoire", a-t-il déclaré. Attirer des médecins libéraux qui craignent les contraintes d'exercer seul à l'écart des villes, décharger les services d'urgence, faciliter les "soins non programmés" et les consultations sans rendez-vous, permettre la présence de certains spécialistes au moins un ou deux jours par semaine : le gouvernement voit de nombreux avantages à ces structures, dont le développement a été amorcé il y a une dizaine d'années.
Trois cents maisons de santé en cours de création. "Cette capacité à se regrouper, inventer des nouvelles façons d'exercer, séduit y compris des médecins qui ne vivent pas en milieu rural", a plaidé Édouard Philippe, citant le cas de médecins de la maison de santé d'Avoine, qui vivent à Tours, à 45 minutes de route. Selon un point effectué par le ministère début 2018, la France comptait 910 MSP et plus de 300 en cours de création. Édouard Philippe a confirmé la création d'ici 2022 de 4.000 postes d'assistants médicaux, qui font actuellement l'objet de négociations difficiles entre la Sécurité sociale et les médecins libéraux, pour faciliter notamment "l'organisation de communautés médicales".