Les opposants au texte ont répondu présent, samedi. Au total, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, 133.000 personnes ont manifesté dans les rues de France pour protester contre la loi "sécurité globale" et son controversé article 24 visant à sanctionner la diffusion "malveillante" d'images de la police. Alors que la gauche réclame le retrait du texte, et que le gouvernement doit également faire face à la polémique autour du tabassage du producteur Michel Zecler par des policiers, l'exécutif tente de sortir de cette mauvaise passe.
"Un texte rattrapé par le contexte". Voilà pourquoi ce marcheur prédit "une mort certaine" à l'article 24. Mais le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin n'a pas l'intention de reculer, car renoncer lui ferait perdre le soutien de la droite, qui accuserait l'exécutif de lâcher les forces de l'ordre, et ce alors que samedi, des policiers ont été violentés par certains manifestants venus pour "casser du flic".
"Concilier protection des policiers et liberté d'informer"
L'exécutif doit donc trouver une porte de sortie pour "concilier protection des policiers et liberté d'informer", dixit Matignon, même si un proche d'Emmanuel Macron voit dans la manifestation un mauvais procès. "Il y a un mois, il était attaqué de partout car il répétait qu'en France, il défendrait toujours la liberté de la presse", dit ce dernier.
Cela n'empêche pas la Macronie de phosphorer pour faire redescendre la pression. Certains suggèrent ainsi de s'inspirer du texte contre le séparatisme qui comporte une disposition proche, modifiant le code pénal et pas la loi de 1881 sur la liberté de la presse. Une chose est sûre : le gouvernement veut trouver une solution d'apaisement, sans attendre l'arrivée du texte au Sénat début 2021. Même si ce n'est que là-bas qu'il pourra officiellement être réécrit.