"Parfois, je veux aller vite sur des sujets. Je l'ai assumé. Là, j'assume de prendre le temps", a dit le chef de l'État. Sur ce texte aussi attendu que sensible, l'exécutif a plusieurs fois repoussé l'échéance, au grand dam des partisans d'un changement de législation.
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Après la convention citoyenne sur la fin de vie, majoritairement favorable à une aide active à mourir, Emmanuel Macron avait demandé à ses ministres un projet de loi "avant la fin de l'été" 2023. Il sera finalement présenté courant février 2024.
"Nous ne prendrons pas une loi qui touche les enfants"
"La première chose qu'on doit faire, c'est parachever le modèle français des soins palliatifs, en continuant à investir, en corrigeant les inégalités qui existent dans nos territoires", a dit le président mercredi. "On doit mieux accompagner la douleur, en particulier des enfants".
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Ce premier pilier sera déployé "en janvier" par la ministre Agnès Firmin Le Bodo, qui a pris mercredi "par intérim" la barre du ministère de la Santé après la démission d'Aurélien Rousseau. "En février, je présenterai les contours du texte" sur la fin de vie, a poursuivi Emmanuel Macron en précisant quelques lignes rouges.
"Nous ne prendrons pas une loi qui touche les enfants", a-t-il dit. "On ne prendra pas une loi qui traite des cas psychiatriques, des déficients mentaux ou des gens qui veulent se suicider pour des problèmes de santé mentale", a-t-il ajouté.
"Une fin de vie digne et d'avoir une réponse qui est plus adaptée"
"Cette loi traitera nos compatriotes en âge adulte qui ont leur discernement et qui ont des maladies incurables avec des souffrances qu'on appelle réfractaires aux traitements", a-t-il encore détaillé. Il a cité l'exemple de "quelqu'un qui a aujourd'hui une maladie dégénérative sans espoir, la maladie de Charcot, quelqu'un qui a un cancer dont on sait qu'il est incurable".
"On doit lui donner, la possibilité, dans des conditions de délibération avec sa famille, dans des conditions médicalement encadrées, d'avoir une fin de vie digne et d'avoir une réponse qui est plus adaptée, plus humaine que celle que nous avons aujourd'hui", a déclaré Emmanuel Macron.