Loi Travail : "je refuse de faire planer la menace" du 49.3

Myriam El Khomri.
Myriam El Khomri. © DOMINIQUE FAGET / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Dans une interview au Parisien, la ministre du Travail a aussi minimisé le fait qu'il manquait 40 voix pour faire voter le texte, "un pointage à une date dite".

La ministre du Travail Myriam El Khomri se dit "impatiente" de défendre à partir de mardi la loi Travail à l'Assemblée nationale, mais "refuse de faire planer la menace" du recours à l'article 49-3 de la Constitution pour imposer son texte.

Démission en cas de 49.3 ? Dans une interview à paraître mardi dans Le Parisien/Aujourd'hui en France, la ministre note que "la Constitution prévoit cet outil" de l'article 49-3, mais "je refuse de faire planer la menace". "Je ne suis pas dans cette perspective" d'avoir recours à l'article en question, poursuit Myriam El Khomri, qui attend de voir "comment les choses se déroulent" au Parlement. À la question, "votre démission sera-t-elle sur la table en cas de 49-3", Myriam El Khomri répond : "pour moi, le débat a vocation à enrichir le texte, pas à le dénaturer. Mais je ne confonds pas les propositions qui doivent être étudiées et les obstructions qui visent à empêcher et à retarder".

"Convaincre". Interrogée sur les 40 voix manquantes pour voter le texte, la ministre fait le constat : "c'est un pointage à une date dite. Le respect que je porte à l'Assemblée me conduit à penser que du dialogue et de l'échange peut découler une évolution majoritaire. Mon objectif est de convaincre les parlementaires de la majorité. Ce texte est un acte de confiance dans le dialogue social au plus près du terrain".

"Encadrer le licenciement". Concernant la question du licenciement, la ministre assure : "je ne ferme pas la porte à des évolutions." Et de poursuivre : "il faut lever une incompréhension. Beaucoup ont dit qu'il s'agissait de faciliter le licenciement, ce n'est absolument pas le cas. Nous allons l'encadrer. Il y a aujourd'hui un recours abusif aux ruptures conventionnelles, notamment dans les TPE. La loi vise à corriger cela, car les salariés sont mieux protégés s'ils sont licenciés pour motif économique."