Le Congrès annoncé la semaine dernière se tiendra bel et bien lundi, soit la veille du discours de politique générale du Premier ministre devant l'Assemblée nationale. Un calendrier décidé par Emmanuel Macron, qui s'adressera aux parlementaires à Versialles, et qui a mis vent debout l’opposition, des insoumis aux frontistes en passant par Les Républicains et l'UDI. Tous dénoncent dans ce rendez-vous jupitérien un bousculement des institutions.
"Une façon d'affirmer un pouvoir personnel". "Je pense que l'on bafoue les droits du Parlement, on ne respecte pas le Premier ministre en tant que tel. Un coup de com' à plusieurs milliers d'euros, ça n'est pas acceptable !", a réagi au micro d'Europe 1 Damien Abad, député LR de l'Ain. "Ça rend totalement inopérant et inutile le discours du Premier ministre de mardi", estime de son côté Alexis Corbière, proche de Jean-Luc Mélenchon. Même son de cloche chez sa collègue de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain : "C'est une façon d'affirmer un pouvoir personnel". Olivier Falorni n'est pas plus tendre : "On verra Jupiter à Versailles. Ça fait d'Edouard Philippe - je suis désolé de le dire - un collaborateur".
"Il a des choses à dire!". Le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde va même plus loin, et annonce qu'il boycottera ce rendez-vous, qu'il juge inutile, coûteux et humiliant pour le chef du gouvernement. Marc Fesneau, patron des élus MoDem dans l'Hémicycle veut tempérer : "Il faut respecter les institutions. Il y a un président de la République qui nous convoque en Congrès, ça fait partie des prérogatives qui lui sont données et je ne crois pas qu'il vienne pour un coup de communication. Il a des choses à dire!"
Emmanuel Macron devrait d'ailleurs faire de cette prise de parole un rituel annuel, à l'image du discours sur l'état de l'union aux Etats-Unis.