L'État indemnisera EDF pour la fermeture de Fessenheim

EDFdevra être indemnisé par l'État pour la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim.
EDFdevra être indemnisé par l'État pour la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. © AFP
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avec Agences , modifié à
EDF, qui a approuvé l'accord d'indemnisation, va recevoir 450 millions d'euros de l'État en compensation de la fermeture de la centrale de Fessenheim.

Le conseil d'administration d'EDF a approuvé mardi un accord prévoyant une indemnisation du groupe par l'Etat français pour une fermeture anticipée de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans le Haut-Rhin.

450 millions d'euros. Selon l'une de ces sources, six voix se sont exprimées en faveur de cette indemnisation de quelque 450 millions d'euros (à laquelle s'ajouterait une part variable) et 6 voix contre, le vote prépondérant du PDG, Jean-Bernard Lévy, ayant fait pencher la balance en faveur d'une approbation. Les six représentants des salariés, fermement opposés à la fermeture de Fessenheim, se sont exprimés contre l'indemnisation tandis que les six administrateurs d'EDF désignés par l'Etat ne pouvaient pas voter en raison d'une situation de conflit d'intérêt.

De nouvelles garanties. EDF a obtenu de l'Etat français, son actionnaire à 85,6%, de nouvelles garanties dans le cadre de la fermeture de la centrale alsacienne, selon des sources concordantes. La première consiste en une extension du délai de l'autorisation de création de l'EPR en construction à Flamanville, qui arrive à échéance en avril prochain, alors que le réacteur n'entrera pas en service avant la fin 2018 du fait des retards sur le chantier.

L'électricien a également obtenu l'assurance de pouvoir redémarrer le réacteur n°2 de la centrale de Paluel (Seine-Maritime), à l'arrêt depuis mai 2015 alors que la loi de transition énergétique prévoit qu'un réacteur à l'arrêt depuis plus de deux ans soit considéré comme en arrêt "définitif".

La demande d'abrogation d'exploitation remise à plus tard. La demande d'abrogation de l'autorisation d'exploiter Fessenheim, qu'EDF doit désormais déposer, devrait faire l'objet d'un autre conseil d'administration. Cette demande ne sera formulée qu'une fois obtenues les autorisations administratives nécessaires pour poursuivre la construction de l'EPR de Flamanville (Manche) et l'exploitation du réacteur n°2 de Paluel (Seine-Maritime) - où un générateur de vapeur chuté en mars 2016.

D'abord promise par François Hollande pour 2016, la mise à l'arrêt définitive des deux réacteurs de 900 mégawatts de Fessenheim est désormais prévue pour fin 2018, lorsque le réacteur de nouvelle génération EPR de Flamanville, dans la Manche, entrera en service.

Les syndicats dénoncent un "gâchis". "Le gouvernement a exercé une pression extraordinaire sur les administrateurs d'EDF indépendants et un chantage inacceptable sur l'entreprise en menaçant, entre autres, de ne pas autoriser le redémarrage de la centrale de Paluel", a estimé la CGT dans un communiqué. "L'histoire n'est pas écrite et la FNME CGT continuera avec les salariés à mettre tout en oeuvre pour empêcher ce qui serait un gâchis historique", a ajouté le syndicat.

Les représentants des salariés d'EDF dénoncent la perte de 2.000 emplois - un millier au sein de la centrale, plus les emplois indirects - et "le gâchis financier, industriel, social et climatique" que représenterait selon eux une fermeture anticipée. Au micro d'Europe 1, un salarié estime avoir obtenu une "semi-victoire". "Le plan d'indemnisation va en satisfaire quelques uns mais on a quand même dit non à la fermeture anticipée. Mainetant, on attend l'élection présidentielle qui sera décisive". François Fillon s'est notamment positionné contre la fermeture de Fessenheim.