Le sommet du G5 Sahel, qui a réuni la France, le Niger, le Tchad, la Mauritanie, le Burkina Faso et le Mali, lundi 13 janvier à Pau, s'est achevé sur la décision de renforcer la coopération militaire entre ces pays face à la recrudescence des attaques djihadistes. Invitée sur Europe 1, la ministre des armées Florence Parly a confirmé que l'on "fait face à un durcissement de la menace" et a déclaré se rendre dimanche au Sahel, "accompagnée par le ministre suédois de la défense, le ministre estonien de la défense et le ministre portugais".
La ministre se rendra dimanche au Sahel
Lors du sommet, le président de la République a rappelé la création d'une force spéciale européenne mobilisable sur les opérations délicates, l'opération Takuba. Jusqu'alors, la France s'était surtout engagée seule au Sahel mais pour Florence Parly, "les européens nous rejoignent". "Je vais dimanche au Sahel voir nos soldats; je serai accompagnée par le ministre suédois de la défense, le ministre estonien de la défense et le ministre portugais. Donc nous n’y sommes pas seuls et nous y serons certainement plus nombreux encore lorsqu’à l’été cette force Takuba va pouvoir accompagner les forces maliennes dans ce combat", a-t-elle précisé.
"Le terrorisme gagne territorialement"
"On fait face à un durcissement de la menace. Il y a eu beaucoup d'attaques extrêmement meurtrières. On voit bien que le terrorisme gagne territorialement, descend vers le Sud", constate encore la ministre. Selon elle, il s'agit d'un des plus grand défis auquel le monde est confronté puisque le terrorisme se déploie "dans des pays qui font partie des plus pauvres, qui n'ont pas encore d'armée constituée au sens où nous l'entendons et doivent en même temps combattre le terrorisme et en même temps gagner en capacité militaire."
Dans ce contexte, "le rôle de la France depuis cinq ans, c’est d’abord de contenir ce terrorisme et nous y parvenons avec l’appui des forces sahéliennes", a-t-elle précisé. Il faut toutefois encore, d'après ses mots, "appeler à davantage de coopération car les pays du Sahel ne pourront pas relever ce défi instantanément seuls [...] Nous allons continuer à soutenir nos partenaires sahéliens et appelons à une internationalisation".
En décembre, Emmanuel Macron avait déclaré que la lutte contre le djihadisme au Sahel était à "un tournant". La France a perdu 44 militaires au Mali et au Sahel depuis sa première intervention en 2013.