Lycée musulman Averroès : le malaise du gouvernement après la décision du tribunal de Lille
Le contrat entre l'État et lycée Averroès de Lille va être rétabli, suite à une décision de justice. L'établissement est pourtant accusé de dispenser des enseignements relevant du salafisme et de l'idéologie des Frères musulmans. Si les Insoumis se félicitent de cette décision, du côté du gouvernement, le malaise est palpable.
Le tribunal administratif de Lille a décidé de rétablir le contrat entre l’État et le lycée Averroès de Lille. L’établissement musulman avait été privé de subventions depuis que la préfecture du Nord avait résilié son contrat, assurant que le lycée dispensait des enseignements relevant du salafisme et de l’idéologie des Frères musulmans.
"Éviter les dérives"
Une décision qui provoque un certain malaise au sein du gouvernement. Face à la décision du tribunal administratif de Lille, François Bayrou plaide la séparation des pouvoirs, et adopte une position d’équilibriste. "On va voir essayer de trouver le meilleur équilibre dans les semaines qui viennent pour éviter qu’il n’y ait des dérives et en même temps faire en sorte que le droit soit respecté".
Le malaise est palpable alors que le tribunal vient casser une décision du préfet du Nord. "Ce pays est givré" s’exaspère un conseiller ministériel. "Le jour où la Jordanie interdit les Frères musulmans", ajoute-t-il pour mieux marquer son dépit.
La droite déplore la décision, LFI s'en félicite
En février dernier déjà, l’annulation de l’expulsion de l’influenceur algérien Doualemn par le tribunal de Melun avait provoqué la polémique et alimenté le procès en impuissance intenté au gouvernement, Bruno Retailleau en tête.
Enfin, si la droite et le Rassemblement National déplorent cette décision du tribunal, la France Insoumise s’en félicite : "Victoire du droit et de la justice contre les islamophobes" réagit ainsi le député LFI Aurélien Le Coq, qui conteste la proximité de l’établissement avec les Frères musulmans.