Des élus de plusieurs partis ont demandé dimanche au gouvernement de dissoudre un groupuscule d'extrême droite lyonnais, au lendemain du coup de force de militants d'ultradroite contre un local accueillant une conférence sur la Palestine. "J'ai interpellé le ministre de l'Intérieur et j'ai écrit à ses collaborateurs pour obtenir la dissolution du groupe Les Remparts" et la fermeture "de leur local la Traboule", a expliqué à l'AFP le député Renaissance du Rhône Thomas Rudigoz, relançant une démarche "initiée il y a longtemps".
"Ce sont des milices qui se sont déplacées en plein cœur de Lyon, avec des cris, des slogans antisémites, des cagoules, des barres de fer", a ajouté le député, condamnant des "exactions et des discours d'une rare violence". "Des mois que nous alertons Gérald Darmanin pour qu'il agisse à Lyon contre l'extrême droite, et les actes de violence se répètent sans fin", a renchéri sur X (ex-Twitter) la députée écologiste du Rhône Marie-Charlotte Garin.
Lyon est une des places forte de l'ultradroite en France
Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour "violences aggravées, dégradations en réunion, participation à un groupement en vue de la préparation de violences ou de dégradations", a appris l'AFP auprès du parquet. Un des assaillants avait été interpellé dimanche soir, il est toujours en garde à vue, selon le parquet. La capitale des Gaules est l'une des places fortes de l'ultradroite en France : entre 300 et 400 personnes y seraient membres de la mouvance, selon les autorités locales.
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Les Remparts, groupuscule d'ultradroite lyonnais bâti sur les cendres de Génération identitaire, collectif dissous en mars 2021, se targue sur sa page Facebook d'être un "rempart civilisationnel" et organise régulièrement des "apéros enracinés" à la Traboule, haut lieu de l'ultradroite lyonnaise. L'attaque de samedi soir, qui a fait trois blessés légers, a été revendiquée sur la boucle Telegram d'ultradroite identitaire et néonazie Ouest Casual par le "Guignol Squad", groupe informel coutumier des actions violentes, créé au début des "Gilets jaunes" en janvier 2019. Selon des commentateurs, il s'agirait d'un faux-nez utilisé pour éviter d'exposer des groupes plus formels.
"Cette nouvelle attaque nous rappelle l'urgence de la dissolution de ces groupuscules et de la fermeture des locaux fascistes", a plaidé La France Insoumise (LFI) dans un communiqué publié sur X. Sandrine Rousseau, députée EELV, et Olivier Faure, patron du PS, ont tous les deux évoqué une "ratonnade".