Le nouveau chef de l’Etat est attendu lundi soir à Berlin où il doit dîner avec Angela Merkel. C’est, a priori, un couple déséquilibré que le nouveau président, encore peu expérimenté, semble devoir former avec une chancelière qui totalise 4.192 jours passés au pouvoir. Et après sa très large victoire, dimanche soir, dans le Land de Rhénanie, elle ne semble pas prête à céder sa place.
Un couple et beaucoup de défiance. Au cours des deux derniers quinquennats, Angela Merkel a appris à se méfier des chefs d’Etat français : sous Nicolas Sarkozy, les Allemands ont souvent déploré le manque de connaissance, de curiosité vis-à-vis de leur pays, ce qui a occasionné des accrochages et beaucoup de frustrations. Ensuite, il y a eu François Hollande, le président des promesses non tenues. Un exemple symbolique en Allemagne : il n’a pas réussi à fermer la centrale nucléaire de Fessenheim, à la frontière. Nos voisins d’outre-Rhin ont vite compris que les réformes qu’ils attendaient ne viendraient pas.
Un nouveau président très attendu. Mais les premiers pas du président Macron tranchent nettement avec ceux de ses prédécesseurs, ses conseillers sur l’Allemagne et l’Europe sont réputés. Il a également des relais influents à Berlin. Ses projets pour la zone Euro sont déjà scrutés de prêt. Et puis, les Allemand veulent croire qu’Emmanuel Macron a la volonté de faire bouger rapidement les choses. S’il arrive à faire passer ses réformes en France, alors les Allemands ne pourront pas fermer la porte à ses propositions européennes.