Russia Today et Sputnik ont été privés d'accréditation de la campagne d'Emmanuel Macron, a-t-on appris vendredi auprès de l'équipe du candidat d'En Marche !, qui reproche aux deux médias russes pro-Kremlin de diffuser "des informations mensongères" contre l'ancien ministre de l'Économie.
"Une décision scandale". Un porte-parole d'Emmanuel Macron a confirmé à l'AFP que les demandes d'accréditation des deux organes de presse russes, financés par le Kremlin, étaient désormais refusées, jugeant qu'"ils font partie d'un dispositif destiné à nous atteindre". La décision a suscité de vives critiques de Moscou, où la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a dénoncé "une décision scandaleuse" de l'état-major de campagne d'Emmanuel Macron.
"Une discrimination ciblée et ouverte". "Toutes les demandes nécessaires ont été envoyées d'avance par les médias russes. Prenant en compte que d'autres médias étrangers n'ont pas eu d'obstacles, nous considérons ces mesures d'interdiction comme une discrimination ciblée et ouverte des médias russes de la part d'un candidat à la présidence d'un État qui avait toujours défendu la liberté de la parole", a-t-elle déclaré. "Voilà comment la liberté de parole prend fin d'une façon pas élégante dans un pays qui vante ces libertés presque plus que son camembert et son brie", a pour sa part déploré la rédactrice en chef de l'agence Sputnik et de la chaîne Russia Today, Margarita Simonian, citée par l'agence Ria Novosti.
Accusations de "fausses nouvelles". En février, les deux organes de presse financés par l'État russe avaient déjà été accusés par l'équipe d'Emmanuel Macron de diffuser de "fausses nouvelles". L'équipe du candidat soupçonne la Russie de vouloir favoriser des candidats à l'élection présidentielle favorables à un rapprochement avec Moscou, comme sa rivale au second tour Marine Le Pen, et d'être derrière une série d'attaques informatiques qui ont visé En Marche ! ces derniers mois. La Russie a déjà été accusée d'avoir voulu influencer les élections américaines de novembre 2016, notamment en organisant les piratages informatiques qui ont visé le Parti démocrate américain et sa candidate Hillary Clinton, battue par le républicain Donald Trump.