Le président autonomiste du conseil exécutif corse Gilles Simeoni ne "participera pas en l'état" au grand débat jeudi dans l'île entre les maires et le président Emmanuel Macron, mais reste "disponible pour le dialogue", a-t-il indiqué lundi.
Il déplore "une nouvelle occasion manquée". "Estimant que "la venue du président Emmanuel Macron en Corse s'inscrit dans un climat tendu", Gilles Simeoni craint dans un communiqué que la "situation de crise économique et sociale structurelle et de blocage politique ne p(uisse) conduire qu'à la résurgence de la logique de conflit, et donc à une impasse, aussi bien pour la Corse que pour l'Etat". "Il est de notre devoir commun, en Corse comme à Paris, de rompre cette spirale funeste, d'ouvrir enfin un réel dialogue, et de construire une perspective politique acceptable pour toutes les parties", ajoute-t-il.
Estimant que "dans son format actuel" le dernier épisode du grand débat national organisé jeudi à Cozzano entre Emmanuel Macron et les maires insulaires sera "une nouvelle occasion manquée" pour avancer sur les revendications nationalistes (prisonniers, langue, autonomie fiscale..), il indique qu'il ne "participera pas en l'état" à cette rencontre, tout en assurant que "la majorité territoriale reste disponible pour le dialogue".
"Je considère, avec l'ensemble de la majorité territoriale, que tout doit être tenté pour que la venue du chef de l'Etat dans l'île marque l'ouverture d'un nouveau cycle dans les relations entre la Corse et l'Etat", écrit-il.
Une demi journée "Île morte". Concernant l'appel de la coalition nationaliste Pè a Corsica, formée de son parti (Femu a Corsica), de celui de Jean-Guy Talamoni (Corsica Libera) et de celui de Jean-Christophe Angelini (PNC) à une demi-journée "Isula Morta" (Île morte) jeudi entre 12 et 18 heures, Gilles Simeoni souhaite que cette opération soit "un acte de protestation symbolique" visant à "témoigner massivement de notre refus de la situation actuelle".
Vendredi, le président indépendantiste de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni avait déjà indiqué qu'il "n'irait pas à Cozzano", assurant que les nationalistes ne pratiquaient "pas une politique de la chaise vide" mais que "cette visite n'a(vait) strictement aucune chance de déboucher sur un dialogue".
Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni ont précisé être à Paris lundi pour s'entretenir avec le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer. Le syndicat des travailleurs corses (STC) a déposé plusieurs préavis de grève pour jeudi, notamment pour les Chemins de Fer et la Collectivité de Corse.