Emmanuel Macron a-t-il réussi sa mission en Nouvelle-Calédonie ? Après une visite éclair de 17 heures pendant laquelle il a multiplié les rencontres avec les élus locaux, les appels au calme et les annonces notamment l'installation de plusieurs hauts-fonctionnaires pour superviser la reconstruction du grand Nouméa et le déblocage d'un fonds d'urgence pour les entreprises détruites. Avant de repartir pour Paris, le chef de l'État a aussi esquissé une feuille de route politique avec l'objectif de trouver un accord global avec les leaders indépendantistes et loyalistes. Ces efforts porteront-ils leurs fruits ?
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"Force est de constater qu'il n'y a pas une vision d'avenir commune"
Emmanuel Macron n'a pas obtenu de réelles garanties sur une sortie de crise. Le Président l'a reconnu, il n'a pas l'assurance qu'un accord politique "global" soit trouvé d'ici à un mois. "J'ai exprimé ma volonté d'aller dans le sens de cet engagement, mais dans la mesure où je n’ai reçu aucun engagement ferme en retour, j’attends", a-t-il déclaré.
Le dialogue s’annonce difficile. Le chef de l'État n'a d'ailleurs pas réussi à rassembler les indépendantistes et leurs opposants loyalistes autour d’une même table. "Force est de constater qu’il n’y a pas une vision d’avenir commune", a-t-il ajouté. Le Président livre d’ailleurs un diagnostic très pessimiste sur le climat qui règne dans l’archipel : "Les inégalités sociales ont continué de s'accroître. Elles nourrissent aussi une part du racisme qui a réémergé depuis 11 jours. Et en quelque sorte d’une manière inédite dans son caractère désinhibé et assumé."
L'état d'urgence prolongé ?
Il n'y a pas non plus de certitude sur le plan sécuritaire puisque les indépendantistes les plus radicaux ne se sont pas engagés à lever les barrages. L'état d'urgence risque donc de devoir être prolongé, nécessitant une décision très rapide avec un vote d'une loi au Parlement avant lundi.