UE-Mercosur : Macron «redit» à von der Leyen que l'accord est «inacceptable en l'état»
Emmanuel Macron a "redit" jeudi à Ursula von der Leyen que le projet d'accord commercial entre l'Union européenne et les pays du Mercosur était "inacceptable en l'état", a affirmé l'Elysée alors que la présidente de la Commission européenne est en Amérique du Sud.
"Nous continuerons de défendre sans relâche notre souveraineté agricole", a ajouté la présidence française dans un message publié sur X, alors que Mme von der Leyen vient d'arriver à Montevideo (Uruguay) pour un sommet clé, où elle pourrait finaliser cet accord malgré la vive opposition de la France .
"Atterrissage en Amérique latine. La ligne d'arrivée de l'accord UE-Mercosur est en vue. Travaillons ensemble, franchissons-la", a écrit sur le même réseau jeudi la présidente de la Commission, annonçant ainsi sa participation au sommet des pays du Mercosur. Cet accord de libre-échange est dénoncé par la France, qui s'inquiète de son impact sur l'environnement et les agriculteurs européens.
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Mme von der Leyen a aussi fait savoir qu'elle participerait samedi à la cérémonie de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, où une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement sont attendus, dont le président élu des États-Unis Donald Trump. Elle y croisera donc également Emmanuel Macron. L'annonce du déplacement d'Ursula von der Leyen en Amérique du Sud survient au moment où la France semble affaiblie politiquement avec la chute du gouvernement de Michel Barnier.
"La présence en Uruguay d'Ursula von der Leyen, qui se vante d'accélérer la finalisation de l'accord avec le Mercosur, est une véritable provocation", a écrit sur X le président du Rassemblement national Jordan Bardella, appelant Emmanuel Macron à "annoncer le non-ferme et définitif de la France à cet accord dangereux" dans son allocution aux Français prévue jeudi soir.
"La France doit clairement dire qu'elle n'acceptera jamais cet accord !", a renchéri le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard. Le projet de traité, discuté depuis 1999, vise à supprimer la majorité des droits de douane entre l'Union européenne et le Mercosur afin de créer un vaste marché de plus de 700 millions de consommateurs.