"Les absents ont toujours tort" : Emmanuel Macron retrouve vendredi les chefs de partis qui ont répondu présent pour les deuxièmes "rencontres de Saint-Denis" avec la ferme intention de montrer aux oppositions ayant décliné l'invitation qu'elles ont raté le coche.
Des rencontres pour "créer du consensus"
Comme le 30 août, cet exercice très macroniste destiné à "créer du consensus" dans un pays fracturé se tiendra à la Maison de l'éducation de la Légion d'honneur, à deux pas de la basilique où reposent les rois de France, aux portes de Paris. Rendez-vous est donné à 09H15, avec au menu la situation à Gaza et en Ukraine, l'élargissement du référendum aux sujets de société, la décentralisation et de possibles réformes constitutionnelles sur le statut de la Corse et de la Nouvelle-Calédonie.
Une deuxième édition en petit comité
Si tous les chefs de partis avaient fait le déplacement pour la première édition - et pour une rencontre à l'Élysée après l'attaque du Hamas contre Israël -, Éric Ciotti (Les Républicains), Olivier Faure (Parti socialiste) et Manuel Bompard (La France Insoumise) ont opté cette fois pour la politique de la chaise vide.
Côté opposition, seuls Marine Tondelier (EELV), Fabien Roussel (Parti communiste), Jordan Bardella (Rassemblement national), Hervé Marseille (UDI) et Guillaume Lacroix (PRG) ont accepté d'honorer le rendez-vous présidentiel.
Les Républicains seront néanmoins représentés par un acteur de poids, le président du Sénat Gérard Larcher, invité au même titre que la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet. Le chef de l'État pourra aussi compter sur ses alliés, Stéphane Séjourné (Renaissance), François Bayrou (MoDem), Édouard Philippe (Horizons), Laurent Hénart (Parti radical).
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"Une faute politique majeure", juge Emmanuel Macron
La deuxième édition s'annonce donc beaucoup moins réussie pour le président de la République, qui, lors de sa visite d’État en Suisse, est apparu furieux contre les chefs de partis qui ont décidé de la boycotter. "C’est une faute politique majeure, c'est leur responsabilité mais aucun prétexte ne le justifie", a-t-il clamé.
Et c'est surtout la chaise vide d'Éric Ciotti qui exaspère Emmanuel Macron au moment où son gouvernement cherche les voix des députés de droite pour faire voter son texte sur l'immigration. Le patron des Républicains est jugé indigne par le chef de l'État pour avoir invoqué son absence lors la marche de dimanche dernier contre l’antisémitisme, d'où sa réponse sur BFMTV : "Pour moi, ce qui est indigne, c'est l'absence du Président dans ce moment qui devait être un grand moment d'unité nationale", a lancé Éric Ciotti.
Emmanuel Macron semblait pourtant avoir bâti l'ordre du jour de Saint-Denis avec l'idée de charmer la droite, avec en particulier l'éventuelle extension du champ du référendum à des sujets de société comme l'immigration. Une demande récurrente d'Éric Ciotti.