Après les résultats du premier tour, place désormais au second tour à partir de lundi. C'est une nouvelle campagne qui commence pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les deux finalistes de l'élection présidentielle. Tous deux doivent maintenant établir un calendrier et des initiatives pour aller chercher la victoire le 7 mai.
- Emmanuel Macron : mobiliser et rassembler
Malgré les images de fête dimanche soir à La Rotonde, les stratèges d'En Marche! confient ne pas avoir encore gagné. L'enjeu pour eux est désormais d'éviter qu'une trop grande partie de la gauche s'abstienne et qu'une trop grosse partie de la droite se reporte sur Marine Le Pen. Le mot-clé est "alternance". Il s'agit de faire oublier à tout prix les quatre années passées par Emmanuel Macron aux côtés de François Hollande.
Rompre avec le passé. Le message des deux prochaines semaines, Emmanuel Macron l'a énoncé dimanche soir : barrage au FN oui, mais aussi rupture avec le passé. "Je souhaite devenir votre président. Le président des patriotes face à la menace des nationalistes. J'ai entendu vos aspirations à l'alternance véritable", a assuré le candidat d'En Marche! devant ses militants. "Le défi n'est pas d'aller voter contre qui que ce soit. Le défi est de décider de rompre jusqu'au bout avec le système qui a été incapable de répondre aux problèmes de notre pays depuis plus de 30 ans."
En attendant le débat... Emmanuel Macron va caler le programme des deux prochaines semaines de campagne avec ses équipes. Il y aura une visite à Amiens, sa ville natale, où il rencontrera les salariés en lutte de l'usine Whirlpool. Plusieurs grands meetings sont prévus mais le temps fort sera le débat télévisé. Emmanuel Macron a toujours dit qu'il attendait ce face-à-face avec impatience.
Une bonne dose d'impro. Faut-il la combattre Marine Le Pen où elle réalise ses meilleurs scores ? Faut-il se concentrer sur la France macroniste, de l'ouest pour mobiliser ? Le candidat étudiait à la mi-journée le plan de bataille dessiné par son équipe. Le candidat En Marche! entend poursuivre une campagne très mobile, presque improvisée au jour le jour. Un rendez-vous est déjà fixé : l'entourage d'Emmanuel Macron confirme sa participation à l'hommage national rendu mardi au policier tué jeudi sur les Champs-Élysées, un événement auquel Marine Le Pen assistera également.
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Les résultats du 1er tour de l’élection présidentielle : par régions, villes, départements
- Marine Le Pen : attaquer et convaincre
Marine Le Pen a trois objectifs en ce début de nouvelle campagne. D'abord, poursuivre la dédiabolisation du Front national, éviter tous les sujets sensibles lors des interviews et tenir un discours rassembleur. Ensuite, elle veut faire rimer Emmanuel Macron avec François Hollande. Pour séduire la droite, Marine Le Pen se posera comme la seule candidate de l'alternance, un thème qu'elle développera notamment à Nice, jeudi soir, lors d'un grand meeting. La candidate FN se dit même prête à offrir des circonscriptions gagnables aux amis de François Fillon et Nicolas Dupont-Aignan qui la soutiendront.
Attaquer Macron. Enfin, dernier objectif pour Marine Le Pen : dramatiser l'enjeu. Elle souhaite faire de ce scrutin un référendum "pour ou contre la France" en accusant Emmanuel Macron d'être immigrationniste et mondialiste. "Je lance un appel à tous les patriotes sincères, d'où qu'ils viennent. Je les appelle à sortir des querelles périmées, des a priori et des ressentiments. Il en va de l'intérêt supérieur du pays", a dit Marine Le Pen dimanche soir.
Convaincre les "anti-système". La patronne du FN va retrouver le terrain dès lundi matin sur un marché du Pas-de-Calais, un département où elle est arrivée largement en tête devant Jean-Luc Mélenchon. "Ces électeurs anti-système, il faut les récupérer", annonce un dirigeant frontiste un peu inquiet par cette deuxième place. Pour renverser la situation, Marine Le Pen va se démultiplier : son équipe promet un déplacement par jour.
Se montrer omniprésente. Pour renverser la situation, Marine Le Pen va se démultiplier : son équipe promet un déplacement par jour. Des déplacements "carte postale" plutôt que thématique. Ça pourrait commencer mardi, au marché de Rungis. Deux jours dans l'Est sont également en préparation avant le grand meeting de Nice. Mais tout sera annoncé au dernier moment pour éviter les débordements. Marine Le Pen confie sa "peur des milices d'extrême gauche".