L’exil espagnol de Manuel Valls touche à sa fin. L’ancien Premier ministre socialiste a annoncé son intention de rendre son poste de conseiller municipal de Barcelone, dans une interview accordée samedi au quotidien espagnol El Mundo. "Je sais que je suis majoritairement Français : dans mes valeurs, dans ma façon de penser et de faire de la politique", a-t-il déclaré, rendant public son désir -à peine voilé- de retrouver la vie politique française. A Barcelone, il laissera cependant un souvenir contrasté, comme a pu le constater le correspondant d’Europe 1.
Manuel Valls se dit "fier et heureux" de cette expérience
En 2019, Manuel Valls avait échoué à conquérir la mairie de Barcelone, n’arrivant qu’en quatrième position du scrutin. L’ancien édile socialiste avait alors apporté un soutien décisif à la maire sortante, Ada Colau (gauche radicale), afin d’éviter la victoire des indépendantistes. Depuis lors, il occupait un mandat de conseiller municipal à Barcelone. Mais ces derniers mois, Manuel Valls ne cachait pas sa volonté de peser dans le débat politique français, à un an de la prochaine présidentielle.
Joint par Europe 1 lundi matin, Manuel Valls s’est dit "fier et heureux de cette expérience unique" vécue en Espagne. "Je me suis rendu compte ici combien j'étais Français", nous confiait-il récemment.
"C’est un opportuniste", tacle un ancien soutien
Malgré tout, cette parenthèse catalane n'aura pas servi à rien, selon Ignasi Guardans, éditorialiste à Barcelone. "Il y a eu les mêmes éléments que les gens connaissent très bien en France. Ce n'est pas quelqu'un qui a un caractère facile et il n'est un exemple ni de modestie, ni d'humilité", grince l’éditorialiste. "Mais s'il n'y a pas de maire indépendantiste à Barcelone, c'est grâce à lui. Maintenant on appelle ça faire 'une Valls', c'est-à-dire sacrifier un peu ses principes pour soutenir quelqu'un qui est perçu comme le moindre mal. C'est une trace qu'il a laissée pour toujours", assure-t-il.
Si la gauche radicale a pu conserver la mairie de Barcelone grâce à la voix de Manuel Valls, certains dans son camp sont amers et déçus. "C'est un opportuniste", tacle Astrid Barrio, une personnalité qui l'a soutenu au départ. "Il a fini par mépriser les gens qui l'ont aidé, les élites économiques et politiques notamment. C'est un gâchis", conclut un autre de ses anciens soutiens.