Marine Le Pen a terminé sa tournée canadienne, entamée vendredi dernier. Après six jours passés au Québec, elle a, en effet, atterri mercredi soir dans l’archipel français de Saint-Pierre-et-Miquelon. C’est peut-être l’occasion de souffler un peu pour la présidente du Front National qui a essuyé déconvenue sur déconvenue au Canada.
Un accueil glacial. En effet, un à un, les élus canadiens et québécois ont refusé de lui parler. Cela a commencé avec le Premier ministre québécois Philippe Couillard qui a assuré qu’il n’y aurait pas de rencontre avec elle. Un refus suivi par un parti de centre droit. Même l’indépendantiste parti québécois a fermé la porte au nez du Front National "dont l’histoire, la doctrine et les propositions sont aux antipodes de ses valeurs", a-t-il expliqué.
"Le pays des Bisounours". Probablement vexée par ce très mauvais accueil, Marine Le Pen a donc couru les plateaux de télévision ainsi que les radios locales pour dire tout le mal qu’elle pensait des politiques canadiens. La présidente du FN y a alors critiqué la politique migratoire du pays dans lequel 25.000 réfugiés syriens ont été accueillis depuis l’arrivée du Premier ministre Justin Trudeau en octobre. Marine Le Pen a également attaqué le Canada qui a, selon elle, un problème fondamentaliste islamiste qu’il refuse de voir. "Le pays des Bisounours dans lequel semble vivre une partie de la classe politique canadienne" rend la tâche plus facile "aux gens qui professent et recrutent", a-t-elle ainsi affirmé lundi dernier au micro de Radio Canada.
"Jeanne d’Arc chez les Bisounours". Il n’en fallait pas plus pour que la présidente du Front National reçoive une volée de bois vert de toute la presse canadienne. Le quotidien québécois La Presse a ainsi titré un éditorial dès le lendemain, "Jeanne d’Arc chez les Bisounours" dans lequel on pouvait lire : "Manifestement vexée d’être boudée à l’unanimité par la classe politique, elle distille un peu plus d’amertume et d’agressivité envers nos élus à chaque nouvelle entrevue".
Des opposants antifascistes. Pour couronner le tout, Marine Le Pen a même du faire face à une irruption d’opposants antifascistes qui avaient écrit sur une banderole, "on préfère l’arrivée de milliers d’immigrants plutôt que la venue d’une seule raciste". Devant cette mobilisation, deux chaînes d’hôtels ont préféré annuler les réservations de salles où Marine Le Pen devait rencontrer des journalistes. Une visite fracassante donc, à laquelle le Front National a répondu :"Par ces gestes, c’est non seulement la démocratie, mais la liberté d’expression qui est en jeu. Pas plus au Québec qu’en France, Marine Le Pen ne cédera aux intimidations", peut-on lire dans un communiqué du parti.