Marine Le Pen souhaite plus que jamais un référendum en France après la victoire du "Brexit" au Royaume-Uni. Dans Valeurs actuelles, à paraître mercredi, la présidente du Front national affirme également qu'elle voterait pour Donald Trump si elle était américaine.
Renégocier "la nature profonde" de l'UE. Si elle est portée au pouvoir à l'Elysée, elle promet d'organiser un référendum sur la sortie de la France de l'Union européenne. Selon elle, ce scrutin devrait sanctionner une "période de renégociation profonde de la nature de l'Union européenne". Priée de dire comment la France pourrait mettre six mois à sortir de l'euro alors que la sortie du Royaume uni, qui n'a pas l'euro, devrait prendre au moins deux ans, Marine Le Pen dit rejeter les "arguments techniques". "S'est-on posé cette question lors de la chute du mur de Berlin ? S'est-on dit 'ça va être compliqué' ? Non ! Ça s'est fait, point", dit-elle.
Juppé dans le viseur. La dirigeante du FN dénonce aussi le "déni de démocratie totalement décomplexé" qui a suivi, selon elle, le vote du "Brexit", s'en prenant en particulier au maire de Bordeaux Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite. "J'en veux pour preuve la déclaration d'Alain Juppé, même s'il n'a pas été le seul, comme quoi il ne fallait pas organiser de référendum car cela offrirait une victoire sur un plateau à Marine Le Pen", dit-elle. "Voilà un homme qui est candidat à la présidentielle et qui assume qu'il ne faut pas laisser le peuple s'exprimer au motif que cela nuirait à ses intérêts politiciens".
"Tout sauf Hillary". Au sujet de la présidentielle américaine qui aura lieu en novembre, Marine Le Pen, si elle était Américaine, voterait "tout sauf Hillary Clinton". Pour elle, la candidate démocrate "incarne tout ce que les États-Unis ont pu construire et exporter de néfaste dans le monde en termes de modèle économique, de choix internationaux...". "Quant à Donald Trump, il faut analyser sa percée à l'aune de ce qu'est la politique américaine : s'il apparaît comme étant une espèce d'extraterrestre, c'est précisément parce qu'il évolue dans un système totalement cadenassé", enchaîne la présidente du parti d'extrême droite. "Au-delà de son aspect fantasque, ce qui plaît aux Américains, c'est qu'il est un homme libre : à l'égard de Wall Street, des marchés et des lobbies financiers et même de son propre parti...", précise la candidate à l'élection présidentielle française.