Marine Le Pen, candidate à la présidentielle, a souhaité mardi aller "plus loin" en faveur du pouvoir d'achat des Français et proposé de "supprimer les augmentations" d'une taxe sur les carburants, la TICPE, décidées entre 2015 et 2018. "Compte tenu de la situation actuelle des prix des carburants qui s'envolent" du fait du conflit en Ukraine, "il faut aller plus loin" que la baisse de la TVA, a estimé sur RMC la candidate du Rassemblement national, qui propose déjà de réduire de 20% à 5,5% la TVA sur l'électricité, le gaz et les carburants.
"Je propose de supprimer les augmentations qui ont été décidées par Emmanuel Macron" en tant que ministre de l'Economie en 2015 et 2016, ou président, en 2017 et en 2018, de la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques), a détaillé Marine Le Pen, qui a fait du pouvoir d'achat un axe majeur de sa campagne.
Ces annulations de hausse, associées à la baisse de la TVA, feraient "baisser le litre de gazole de 44 centimes, et le litre d'essence de 34 centimes", a précisé l'équipe de campagne de la candidate d'extrême droite. Elles s'appliqueront "tant que le baril est au-dessus de 100 dollars", tandis que la baisse de la TVA s'appliquera de façon "pérenne", a précisé Marine Le Pen.
Un risque de hausses des prix ?
Un peu plus d'un tiers du prix du carburant correspond au prix du pétrole et plus de la moitié est liée à la taxation, entre TVA et TICPE, revenus fiscaux importants pour l'Etat. Marine Le Pen a jugé que ce serait "une folie" d'imposer un embargo sur les ventes de gaz et de pétrole russe, comme discuté par Washington et l'Union européenne en riposte à l'intervention militaire russe en Ukraine, car cela "va entraîner des augmentations que vous n'imaginez même pas du prix du gaz et de l'électricité".
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La Russie a mis en garde lundi contre des "conséquences catastrophiques" pour le marché mondial de la mise en place d'un tel embargo. Le président candidat Emmanuel Macron a annoncé lundi que les aides gouvernementales sur l'essence seraient "améliorées" autour d'une "approche indemnité kilométrique et indemnité inflation".
Face à la hausse des prix de l'énergie, le gouvernement a prévu de dépenser de l'ordre de 22 milliards d'euros en mesures de soutien au pouvoir d'achat, selon le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.