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Interrogée dimanche dans "Le Grand Rendez-Vous" sur Europe 1, la ministre déléguée chargée de la citoyenneté, Marlène Schiappa, a violemment chargé le polémiste Eric Zemmour, dont la candidature à la présidentielle semble imminente. Fustigeant son "manque d'humanité", elle a également dénoncé son hypocrisie.
INTERVIEW

"Eric Zemmour est dans des propos de plus en plus extrémistes quand il prend la parole." Dimanche, dans "Le Grand Rendez-Vous" d'Europe 1 / CNews / Les Echos, Marlène Schiappa n'a pas retenu ses coups contre le polémiste dont la candidature à la présidentielle se précise. Samedi, Europe 1 vous révélait le lancement de son site "Croisée des chemins". Le journaliste va mettre en ligne les inscriptions pour les conférences de son livre, telle une tournée nationale qui a des airs de début de campagne, à l'approche du scrutin présidentiel de 2022

"Il dit ça pour choquer le bourgeois"

"Vous avez entendu ce qu'il a dit sur les Afghans ?", s'est étranglée Marlène Schiappa. Cinq jours plus tôt, Eric Zemmour avait estimé en effet que la France n'avait "aucun devoir d'accueillir le moindre Afghan", même ceux qui avaient aidé l'armée française et se trouvaient de ce fait menacés par les talibans. "Ça me choque profondément", a poursuivi la ministre. "Je pense qu'il y a là un manque d'humanité."

Marlène Schiappa estime également qu'Eric Zemmour est hypocrite. "Je ne suis même pas sûre qu'il le pense. Il dit ça pour choquer le chaland, choquer le bourgeois, pour se radicaliser et montrer qu'il est plus à droite que Marine Le Pen."

Une réserve de voix pour Le Pen ?

La candidature du polémiste pourrait-elle être du pain béni pour Emmanuel Macron, en affaiblissant considérablement Marine Le Pen et en oblitérant ses chances de se qualifier pour le second tour ? Marlène Schiappa ne partage pas cette analyse. "Eric Zemmour prend deux à trois points seulement à Marine Le Pen" dans les sondages d'opinion, a-t-elle souligné. "Ensuite il peut lui faire une réserve de voix pour le deuxième tour, ce qui n'a jamais été le cas jusqu'à présent. L'extrême droite se tient par les coudes et nous savons qu'ils se retrouveront dans tous les cas au second tour."