Dix jours de travail par mois au Samu social, une semaine de service pour deux semaines de repos pour les chauffeurs des élus... Ce ne sont que quelques exemples d'un système que l'on pourrait qualifier de "très généreux" pour les employés municipaux marseillais. Ce système a été étrillé par le Parquet national financier, qui après quatre ans d'enquête et l'élaboration d'un inventaire de 150 pages, demande le renvoi en justice de l'ancien maire, Jean-Claude Gaudin, et de six hauts fonctionnaires pour "détournement de fonds publics", révèle le quotidien régional La Provence.
Autre dérive : à la grande bibliothèque de l’Alcazar, près du vieux port, le jour de l'inspection, les responsables n'ont pas été en mesure de dire quels agents étaient présents. Et beaucoup manquaient à l'appel. L’un d’entre eux a d'ailleurs confié que tout le monde "ne respecte pas le temps de travail prévu, certains profitent de la situation mais sont protégés par des personnes haut placées".
Un préjudice estimé à plus d'un million d'euros par an
Le Parquet national financier pointe également du doigt un système d’heures supplémentaires indues, notamment au secrétariat général avec un forfait mensuel de 25 à 36 heures supplémentaires pour compenser les bas salaires. Le préjudice est estimé à plus d’un million d'euros par an.
Les explications données lors des investigations reposent sur un système ancien et subi, une inaction par peur des conflits sociaux. Jean-Claude Gaudin aurait, pour sa part, "contesté toute négligence dans sa gestion municipale", toujours selon La Provence.