Un "délégué du gouvernement" va être nommé la semaine prochaine pour œuvrer à de nouvelles mesures en faveur de Mayotte en plus des dispositions d'urgence déjà annoncées par l'exécutif, a annoncé jeudi la ministre des Outre-mer Annick Girardin.
Ce délégué se rendra à Mayotte "pour dialoguer avec toutes les parties, et aller vers ce que j'avais annoncé", à savoir un "travail pour apporter les réponses sur les autres sujets que la sécurité et l'immigration: éducation, logement, santé, aménagement du territoire...", a déclaré la ministre à l'issue d'une réunion à Matignon qui ne figurait pas à l'agenda du Premier ministre.
Point avec le Premier Ministre et la mission sur la situation à #Mayottepic.twitter.com/amZ5UFnpz9
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) 22 mars 2018
Cette nomination interviendra "la semaine prochaine", "au lendemain" du second tour de la législative partielle qui a lieu dans le département français de l'Océan Indien, a précisé Annick Girardin. Édouard Philippe a par ailleurs demandé une action "ferme et déterminée" vis-à-vis du gouvernement comorien, après la décision de Moroni de ne plus accepter les migrants clandestins, en grande majorité Comoriens, renvoyés depuis Mayotte, selon la ministre.
Une action "ferme" auprès du gouvernement comorien. Le Premier ministre, qui doit écrire jeudi une nouvelle lettre aux élus de Mayotte, a "demandé à ce que l'action auprès du gouvernement comorien soit ferme et déterminée et c'est ce qui sera fait dans les heures qui viennent". Annick Girardin a réaffiché sa volonté "de faire en sorte que la sécurité soit la plus complète et totale" à Mayotte, notamment sur les questions de ravitaillement (essence, médicaments...) et de libre circulation, alors que les manifestants ont dressé des barrages.
Paris déplore la décision des Comores de renvoyer des immigrés clandestins. La France a aussi demandé jeudi aux Comores de revenir sur leur décision de ne plus accepter les migrants clandestins, en grande majorité Comoriens, renvoyés depuis l'archipel français de Mayotte. "La France déplore la circulaire du ministère des transports comorien qui interdit aux compagnies aériennes et maritimes de prendre à bord 'toute personne considérée par les autorités qui administrent Mayotte comme en situation illégale'", a déclaré la porte-parole du Quai d'Orsay, Agnès von der Mühll.
Circulaire. Les Comores ont renvoyé mercredi soir vers Mayotte un bateau avec à son bord une centaine d'immigrants clandestins expulsés à leurs yeux illégalement par la France. Le navire s'est vu opposer la toute nouvelle circulaire, entrée en vigueur mercredi, et sommé de repartir, a pris la direction de Mayotte après deux heures de blocage. "Les termes de cette circulaire comme sa portée sont contraires à la relation que nous souhaitons entretenir avec les Comores", a relevé la porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Nous avons immédiatement approché les autorités comoriennes pour que cette décision soit rapportée, a ajouté Agnès von der Mühll.
20.000 personnes renvoyées de Mayotte. Chaque année, quelque 20.000 personnes sont renvoyées de Mayotte vers l'archipel comorien. Les Comores ont proclamé leur indépendance de Paris en 1975, mais Mayotte a décidé de rester dans le giron de la France. Depuis, Moroni revendique la souveraineté sur ce département français situé dans l'océan Indien et s'oppose aux expulsions de ses ressortissants.