Près de trois quarts de siècle après la victoire des Alliés face à l'Allemagne nazie, commémorée mercredi, le constat est inquiétant : un Français sur dix n'a jamais entendu parler de la Shoah. Ce chiffre atteint même 20% de la population chez les jeunes, selon un sondage réalisé par l'Ifop en 2018. Invité de la matinale d'Europe 1, mercredi, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a reconnu que des "progrès" devaient être faits pour enseigner cette partie de l'Histoire.
"Que ce chiffre tombe à zéro"
"On doit faire des progrès pour que ce chiffre tombe à zéro", a d'abord reconnu Jean-Michel Blanquer. "Nous avons tout un travail sur l'enseignement de la Shoah", a-t-il poursuivi, tout en se montrant rassurant : "Je vais assez souvent sur le terrain dans les classes, et je peux vous dire que les 80% restants l'apprennent bien." Et d'appuyer : "c'est un sujet que j'ai pris à bras-le-corps".
"Ce qui est important c'est de leur montrer (aux élèves, ndlr) des témoignages, qu'ils voient des choses concrètes sur le sujet, comme par exemple les visites à Auschwitz, ou au camp des Milles, ou des rencontres avec les déportés qui sont encore en vie et qui visitent les classes."
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"On n'est pas sur la défensive, on est à l'offensive"
Ce sujet est-il plus difficile à enseigner dans certains établissements que dans d'autres ? "Ça n'est pas un sujet tabou du tout", a balayé Jean-Michel Blanquer. "Nous avons créé dans chaque rectorat de France des équipes laïcité et de lutte contre le racisme et l’antisémitisme, qui interviennent dans l'établissement à chaque fois qu'un professeur signale un problème. (...) On n'est pas sur la défensive, on est à l'offensive."
"Il y a des problèmes, il ne faut pas les nier, il ne faut pas non plus les exagérer", a conclu le ministre de l'Éducation, racontant ses rencontres avec les élèves de "différentes banlieues de nos grandes villes" :"La plupart d'entre eux ont parfaitement intégré ces enseignements et ne sombrent pas du tout dans l'antisémitisme".