Le groupe parlementaire de La France insoumise a constaté mercredi "des convergences" avec la CGT dans leur vision de la réforme du code du travail et "analysé de la même manière les conditions de leur indépendance mutuelle".
Le président du groupe, Jean-Luc Mélenchon, et Philippe Martinez, secrétaire général de la confédération, ont été présentés ces derniers jours comme en froid en raison de l'organisation par LFI d'une manifestation le 23 septembre, vécue comme concurrente de celle du 12, à l'appel de la CGT.
Les deux hommes, qui se sont rencontrés mercredi à l'Assemblée, ont pris soin de ne pas soumettre leur rencontre au moindre photographe ni de poser ensemble avant ou après cette réunion qui a duré deux bonnes heures. "La CGT a besoin d'être indépendante, ça nous a été réexpliqué (...), nous, c'est la même chose (...), ça créerait de la division dans nos rangs", a déclaré devant la presse Jean-Luc Mélenchon, ajoutant que le syndicat et le mouvement politique "analysent de la même manière les conditions de (leur) indépendance mutuelle".
"On aura une suite au 12", a annoncé Martinez. À sa sortie, Philippe Martinez, qui a refusé de participer à la conférence de presse, a affirmé s'être contenté de "donner notre position sur la loi travail". Selon lui, la date du 23 septembre n'a pas été évoquée. Une heure plus tard, à la sortie d'une réunion similaire mais cette fois avec le groupe communiste, il a expliqué que la CGT "pour l'instant a une seule date: le 12. On l'a annoncé depuis un moment: on aura une suite au 12, qui ne sera pas un samedi". "J'ai annoncé que le secrétaire général de la CGT ne sera pas présent le 23 et tient à l'indépendance de la CGT", a-t-il ajouté, répétant ce qu'il avait déjà dit la semaine dernière.
"On peut faire autrement pour réformer", assure Mélenchon. "Nous partageons la même analyse que la CGT" sur les ordonnances, a assuré Jean-Luc Mélenchon, évoquant deux points saillants de la discussion sur la rupture conventionnelle collective et sur la réalité de l'inversion de la hiérarchie des normes. "Notre marche du 23, bien sûr qu'on en a pris l'initiative, c'est normal qu'on le fasse, si nous ne le faisons pas, qui va le faire ? Qui marche en tête de cette famille ? C'est nous, c'est comme ça", a-t-il commenté, estimant du devoir de son mouvement de "mettre en lumière qu'on peut faire autrement" pour réformer le code du travail que ce que proposent les ordonnances.
Le député communiste Pierre Dharréville a également relevé des "convergences" avec l'analyse de la CGT. "C'est d'abord la loi Travail mais on voit bien le faisceau d'attaques: contre les fonctionnaires, la protection sociale, les retraites... On résiste, on n'a pas envie de se laisser dicter l'agenda par le gouvernement", a-t-il déclaré.