Le gouvernement "traque" les auteurs de menaces envoyées à des lycées de la région parisienne, a assuré jeudi Gabriel Attal, jugeant "inacceptables, inadmissibles" ces messages qui "cherchent à atteindre à la sérénité nécessaire dans nos établissements scolaires". Un audit des unités des espaces numériques de travail (ENT) touchés par ces menaces va en outre être lancé, notamment dans la région Ile-de-France, a ajouté le Premier ministre.
"Nous serons évidemment très vigilants à ce que la plus grande fermeté s'applique"
Gabriel Attal s'exprimait à l'issue d'une réunion sur la sécurisation des établissements scolaires, à laquelle participaient les ministres Éric Dupond-Moretti (Justice), Nicole Belloubet (Éducation), et Sabrina Agresti-Roubache (Ville). "Je le rappelle ici à ces auteurs : ils pensent rester anonymes, mais nous les traquons. Ils pensent être à l'abri, mais nous les sanctionnons", a affirmé le chef du gouvernement, en rappelant que pour ce type de menaces, les condamnations peuvent aller "jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende".
"Plusieurs dizaines d'auteurs de ces menaces, intervenues ces derniers mois, ont d'ores et déjà été judiciarisés", a indiqué Gabriel Attal. "Nous serons évidemment très vigilants avec le garde des Sceaux à ce que la plus grande fermeté s'applique" dans ces nouveaux cas. Des messages de menaces d'attentat terroriste, accompagnés d'une vidéo de décapitation, ont été envoyés depuis mercredi à des lycées de la région parisienne par le piratage des espaces numériques de travail (ENT), des faits qui interviennent après une vague d'alertes à la bombe dans plusieurs établissements à l'automne.
"Une cinquantaine" d'établissements sont concernés à ce stade, a indiqué à l'AFP la région Ile-de-France. Selon une source ministérielle, les messages ne se propagent plus, car les ENT "ont été suspendus". Gabriel Attal a par ailleurs annoncé la tenue le 4 avril d'une réunion sur la sécurisation de "150 à 200" établissements considérés comme "plus particulièrement à risque", promettant de "nettoyer les trottoirs aux abords" face aux "gangs" et aux "deals".
Nicole Belloubet, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti recevront "l'ensemble des préfets, des recteurs d'académie et des procureurs généraux pour lancer une mobilisation" au niveau départemental visant à apporter "une réponse appropriée" aux établissements à risque, a détaillé le Premier ministre. Dans les prochaines opérations "place nette" de lutte contre le trafic de stupéfiants, "il y aura un volet spécifique dédié aux abords des établissements scolaires", a-t-il ajouté en promettant "sécurisation cyber, sécurisation dedans (...) et sécurisation dehors".