Titularisation des apprentis, assouplissement des promotions, une meilleure rémunération... Le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Stanislas Guerini, esquisse petit à petit les contours de son futur projet de loi sur la fonction publique. Invité de la Grande Interview Europe 1-CNews vendredi, le ministre a annoncé souhaiter une mesure pour "permettre aux administrations de porter plainte systématiquement à la place des agents publics, si les agents publics ne souhaitent pas le faire".
"Prenez un hôpital, un agent qui va subir une menace, une violence, considère parfois que c'est une forme de double peine d'être obligé d'aller nominativement porter plainte en son nom. Demain, je souhaite que son administration puisse porter plainte à sa place", a-t-il déclaré.
"Il faut mieux protéger ceux qui nous protègent et ceux qui nous servent"
"C'est un signal très fort pour montrer à tous les agents publics de notre pays, à tous ceux qui mènent des missions de service public qui ne seront jamais seuls. Il faut le faire en les protégeant, en anticipant et en les équipant", a-t-il poursuivi, indiquant avoir débloqué un fonds de trois millions d'euros dans les maisons France Services pour protéger les fonctionnaires. Un dispositif que Stanislas Guerini souhaite voir déployer sur tout le territoire où cela sera nécessaire. "Il faut mieux protéger ceux qui nous protègent et ceux qui nous servent", a-t-il conclu.
La réforme de la fonction publique doit notamment élargir les possibilités de payer les fonctionnaires au mérite. À l'heure actuelle, les employeurs des 5,7 millions d'agents publics peuvent les récompenser en leur versant une prime, le complément indemnitaire annuel (CIA), qui ne représente toutefois qu'un pourcentage très réduit de leur rémunération. L'objectif de la réforme est donc de "mieux rémunérer ceux qui se décarcassent pour assurer nos services publics", selon les termes de Stanislas Guerini en novembre devant les députés.
En plus d'élargir les possibilités de rémunération au mérite, la réforme de la fonction publique confirmée mardi par Gabriel Attal doit permettre de "rentrer plus facilement dans la fonction publique, bouger plus facilement dans la fonction publique et parfois pouvoir sortir plus rapidement de la fonction publique", avait résumé en novembre Stanislas Guerini.