La ministre des Armées, Florence Parly, vient de rentrer du Sénégal. La sécurité en Afrique est au cœur du forum pour la paix de Dakar qui doit s’achever ce soir. Un sujet est désormais ouvertement évoqué : les rumeurs de la présence du groupe de mercenaires russes au Mali pour combattre les djihadistes et assurer la sécurité des nouvelles autorités maliennes en place. Des soldats privés du groupe Wagner qui illustrent l’entrisme de la Russie dans la sphère d’influence française en Afrique. La présence de ces mercenaires est une préoccupation majeure pour la diplomatie et les armées françaises.
Les mercenaires avancent masqués
Officiellement, les mercenaires russes du groupe Wagner n'ont pas débarqué à Bamako. Du moins, pas encore. Car selon nos informations, les services de renseignement les soupçonnent d’avancer masquer, sous d’autres noms de sociétés hybrides, des entreprises de maintenance ou de logistique. A en croire une porte-parole de l’Union européenne, le groupe russe serait implanté dans 23 pays africains. C’est dire l’étendue de son action.
Les précédents en Libye ou au Mozambique ont laissé des traces. En Centrafrique surtout, comme l’a rappelé ici à Dakar, la ministre des armées, Florence Parly : "Si la France et ses partenaires s’opposent à Wagner, c’est qu’ils ont vu en République centrafricaine leur potentiel déstabilisateur, les exactions contre les populations, la perte de souveraineté de l’Etat, la prédation des ressources, l’échec sur le plan opérationnel".
La France veut impliquer l'UE
Face à la menace au Mali, la France joue pour l’instant son atout diplomatique. L'objectif : convaincre l’Europe et les pays de l’Afrique de l’Ouest de couper les flux financiers des dirigeants de Wagner. Et sur le terrain de la guerre, la France veut impliquer davantage l’Union européenne. La nouvelle force Takuba, chargée d’assister les forces maliennes dans les opérations antiterroristes, engagera en janvier prochain 12 pays membres. Et jusqu’à 15 dans les prochains mois.