"Il est vraiment difficile de trouver des mots à la hauteur de ce qu'on ressent tous". Invité exceptionnel d'Europe 1 et CNews ce lundi, l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, s'est exprimé sur le meurtre de Philippine. Il a déploré une "triple erreur politique, administrative et judiciaire" ayant conduit à la mort de cette jeune fille, tuée par un individu sous OQTF.
Se disant "abasourdi", Nicolas Sarkozy pointe également du doigt une "double hyprocrisie". En premier lieu, "ceux qui hurlent à la récupération, comme si nous n'avions pas le droit de commenter quelque chose d'aussi abominable" et qui, dit-il, "sont les premiers, je pense à l'extrême gauche, à récupérer lorsqu'il y a eu les incidents avec l'affaire Traoré ou quand il y a eu la polémique autour de ce petit jeune de 17 ans (Nahel)". Et l'ancien président de la République de dénoncer ces "cris d'orfraies contre un prétendu fascisme parce que l'on parle de la douleur de cette famille".
La gauche a "transformé le débat sur l'immigration en un débat de posture"
L'ex-chef de l'État accuse également la gauche d'avoir "transformé le débat sur l'immigration en un débat de posture et jamais de solutions". Pour s'en expliquer, Nicolas Sarkozy reprend l'exemple des charters, ces retours groupés de sans-papiers par avion organisés notamment en 2003 lorsqu'il occupait le poste de ministre de l'Intérieur. "J'étais voué au pilori, accusé d'être un fasciste inhumain. Mais dans ces charters, il y avait des OQTF ! Comment voulez-vous les expulser si vous n'utilisez pas de moyen de transport ?".
Interrogé sur les peines planchers, contre lesquelles l'actuel ministre de la Justice, Didier Migaud, s'était opposé, Nicolas Sarkozy poursuit : "C'est leur droit de voter contre. Mais ils ne peuvent pas ensuite se plaindre de la situation dans laquelle se trouve le pays. Car les peines planchers s'adressaient très précisément à des profils comme celui de cet individu [qui a tué Philippine Ndlr]". Ces peines, instaurées en 2007 par Nicolas Sarkozy, fixaient une sanction minimale pour certains délits. Elles ont été supprimées en 2014 par François Hollande, son successeur à l'Élysée.