Michel Barnier se rend ce mardi matin à la réunion du groupe Ensemble pour la République présidé par Gabriel Attal. Après les piques envoyées par le Premier ministre à son prédécesseur, notamment à l’Assemblée la semaine dernière, la relation entre les deux hommes semble se réchauffer ces derniers jours. Michel Barnier dépeint désormais son prédécesseur comme un "élu de grande qualité" pour qui il a "beaucoup d’estime". Si ce rapprochement n’est pas forcément naturel, il est vu comme une nécessité par les deux camps.
"Soit on est tous dans le même bateau, soit on donnera les clés à d’autres en 2027"
Oubliées les remarques pleines d’ironie sur la gestion des finances de Gabriel Attal à Matignon. Michel Barnier loue dorénavant l’action de son prédécesseur, qui a selon lui, amorcé la réduction des dépenses publiques. Un revirement salué au sein de l’ex-majorité. "Jusqu’à présent, on ne va pas se mentir, c’était un amour contrarié", analyse une ancienne ministre.
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Sur le fond, le bloc central entend être associé au budget. "On soutient le gouvernement, mais encore faut-il que la volonté de travailler ensemble soit partagée… Jusqu’à présent, on avait un peu de doutes", reconnaît un poids lourd de la Macronie. La hache de guerre semble donc en partie enterrée, car si Gabriel Attal et Michel Barnier incarnent deux styles aux antipodes, leurs intérêts politiques sont liés. "Soit on est tous dans le même bateau, soit on donnera les clés à d’autres en 2027", confie ainsi un député macroniste.
À Matignon enfin, si l’on se satisfait de ce rapprochement, l’enthousiasme reste mesuré. "Gabriel Attal a aussi compris que son électorat voulait qu’il soutienne le gouvernement", confie un proche de Michel Barnier. Une réconciliation qui, à défaut d’amour passionnel, a tous les airs du mariage de raison.