1:44
  • Copié
avec AFP / Crédits photo : JEFF PACHOUD / AFP , modifié à
Alors que Michel Barnier assure être dans l'ultime ligne droite de la formation de son gouvernement, il s'est entretenu pendant environ 1h30 avec les formations politiques consultées auparavant, et envisagerait de travailler avec 38 ministres. Emmanuel Macron le reçoit en début de soirée.
L'ESSENTIEL

Fumée blanche en vue ? Michel Barnier assure être dans l'ultime ligne droite de la formation de son gouvernement, menant jeudi ses "dernières" consultations, malgré des tensions au sommet avec Emmanuel Macron. Le Premier ministre réunit à 15 heures les formations politiques consultées en vue de la "formation rapide" d'un gouvernement, a fait savoir Matignon. Il a rencontré jeudi matin séparément la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, puis le président du Sénat Gérard Larcher.

Les principales informations : 

  • Michel Barnier proposera jeudi soir au président "un gouvernement prêt à agir au service des Français"
  • Le Premier ministre envisage de travailler avec 38 ministres, dont 16 de plein exercice
  • Michel Barnier a dit qu'il ne ferait pas de "hausses d'impôts pour les classes moyennes"
  • Le Premier ministre a réuni à 15 heures les formations politiques consultées en vue de la "formation rapide" d'un gouvernement
  • Le gouvernement sera présenté "avant dimanche", selon Matignon

Un gouvernement doit être annoncé "avant dimanche", annonce Matignon

Le gouvernement de Michel Barnier, qui en a présenté la mouture jeudi soir à Emmanuel Macron, sera présenté "avant dimanche", a annoncé Matignon, qualifiant de "constructif" l'échange entre le Premier ministre et le président.

"Echange constructif ce soir entre le président de la République et le Premier ministre. Le Premier ministre a présenté l'architecture et la composition de son gouvernement qui respecte les équilibres. Il sera présenté avant dimanche, au regard des vérifications déontologiques habituelles", a écrit Matignon.

Retailleau à l'Intérieur, Genevard à l'Agriculture... Les noms qui circulent pour intégrer le gouvernement

Laurent Wauquiez, qui ne participera pas au prochain gouvernement, a donné les noms des ministres LR "transmis par Michel Barnier" qui seront proposés pour faire partie de son exécutif, dont le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau qui serait nommé au ministère de l'Intérieur, une information confirmée par d'autres sources.

Les autres LR proposés pour le gouvernement seraient le député Patrick Hetzel à l'Enseignement supérieur, la députée et secrétaire générale de LR Annie Genevard à l'Agriculture, Othman Nasrou à la Laïcité, Jean-Louis Thieriot aux Anciens combattants, Laurence Garnier à la Famille, Sophie Primas au Commerce extérieur et au Tourisme et François-Noël Buffet à l'Outre-mer.

Michel Barnier est arrivé à l'Élysée

Le Premier ministre Michel Barnier est arrivé à l'Elysée jeudi soir peu avant 20H00, deux semaines après sa nomination, pour proposer son gouvernement au président Emmanuel Macron. Il n'était pas clair dans l'immédiat si l'annonce de la formation du nouvel exécutif interviendrait dans la foulée ou attendrait encore au moins jusqu'à vendredi.

Laurent Wauquiez ne participera pas au gouvernement

Le dirigeant de LR, Laurent Wauquiez, a annoncé jeudi aux députés de son groupe à l'Assemblée nationale qu'il renonçait à participer au gouvernement de Michel Barnier, après avoir refusé le portefeuille des Finances, a indiqué à l'AFP un participant à cette réunion.

"Michel Barnier m'a proposé Bercy et j'ai donc décliné pour rester à la tête du groupe", a déclaré le député de Haute-Loire, qui préside le groupe de la Droite républicaine qui compte 47 députés, précisant que LR disposera de neuf "postes" au prochain gouvernement, dont trois de plein exercice, a précisé la source.

Michel Barnier va proposer à Emmanuel Macron "un gouvernement prêt à agir au service des Français"

Le Premier ministre Michel Barnier proposera jeudi soir au président Emmanuel Macron "un gouvernement" qui sera "prêt à agir au service des Français", a annoncé Matignon dans un communiqué, à l'issue d'une réunion présentée comme décisive avec ses partenaires de la droite et du centre.

Michel Barnier a affirmé lors de cette rencontre qu'il entendait "améliorer le niveau de vie des Français et le fonctionnement des services publics, particulièrement l'école et la santé, garantir la sécurité, maîtriser l'immigration et faire progresser l'intégration", selon le communiqué. Il souhaite aussi "encourager (les) entreprises et (les) agriculteurs et conforter l'attractivité économique de la France, maîtriser (les) finances publiques et réduire la dette écologique".

Le chef du gouvernement estime que les partis et les groupes politiques de la droite et du centre, qu'il a réunis à Matignon jeudi, sont "prêts à soutenir l'action" de son futur gouvernement, alors que des dissensions étaient apparues ces derniers jours sur la fiscalité ou les postes ministériels.

Il a en outre "insisté" lors de cette réunion, "sur le dialogue permanent qu'il souhaite instaurer avec l'ensemble des parlementaires, des élus locaux et des forces vives du pays". Michel Barnier envisage un gouvernement de 38 ministres dont 16 de plein exercice, parmi lesquels sept macronistes, trois issus des Républicains, deux MoDem, un Horizons ou encore un du parti centriste UDI, selon plusieurs participants.

Pas de "hausses d'impôts pour les classes moyennes", selon Attal

Le Premier ministre Michel Barnier a affirmé jeudi lors d'une rencontre avec les forces politiques susceptibles de participer à son gouvernement qu'il n'envisageait pas de "hausse d'impôts sur les classes moyennes et les Français qui travaillent", selon Gabriel Attal qui a rendu compte de cette réunion aux députés macronistes.

Cet engagement sur la fiscalité est "vital pour nous", a déclaré Gabriel Attal, selon des participants. Les députés macronistes ont prévenu à plusieurs reprises ces derniers jours qu'ils ne participeraient pas à un gouvernement prévoyant des hausses d'impôts malgré le dérapage de la dette et des déficits.

Un gouvernement de 38 ministres, dont 16 de plein exercice, envisagé

Michel Barnier, qui sera reçu jeudi en début de soirée par Emmanuel Macron à l'Elysée, envisage un gouvernement de 38 ministres, dont 16 de plein exercice, a rapporté Gabriel Attal aux députés macronistes, à l'issue d'une réunion à Matignon.

A la recherche d'un difficile équilibre dans la formation de son gouvernement, Michel Barnier nommerait parmi les ministres de plein exercice sept macronistes, trois issus des Républicains, deux MoDem, un Horizons ou encore un UDI, a précisé Gabriel Attal, selon plusieurs participants à un compte-rendu effectué par l'ancien chef du gouvernement.

La réunion décisive à Matignon avec les forces politiques prend fin

Une réunion décisive autour de Michel Barnier rassemblant les forces politiques susceptibles de participer à son gouvernement a débuté jeudi après-midi à Matignon à 15 heures, et s'est conclue aux alentours de 16h30.

Hervé Morin, président du parti Les Centristes, arrivé le premier, a souhaité que "tout cela aboutisse". Après lui sont arrivés vers 15 heures Marc Fesneau et Maud Gatel (MoDem), Hervé Marseille (UDI), Franck Riester (parti Renaissance), Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau (Les Républicains), Gabriel Attal (groupe Ensemble pour la République) et Edouard Philippe (Horizons).

Des tiraillements au sommet de l'exécutif

Tensions avec les macronistes jusqu'au président, velléités des LR, fin de non-recevoir de la gauche : deux semaines après sa nomination à Matignon, les embûches continuent pourtant de s'accumuler pour Michel Barnier. Des tiraillements ont notamment pointé au sommet de l'exécutif.

Emmanuel Macron, qui assure ne pas vouloir intervenir dans la composition du gouvernement, a reçu Michel Barnier mardi puis encore mercredi. Selon les récits qui filtrent, leur déjeuner de mardi se serait mal passé. Un proche du chef de l'Etat a rappelé que la tâche assignée à son Premier ministre était "d'aller vers l'union nationale et de respecter les équilibres".

Mais "le compte n'y est pas" pour le président, selon un cadre de son camp. Il aurait signifié lors de cette rencontre que la droite ne pouvait pas avoir deux gros postes comme Bercy et Beauvau, seulement l'un ou l'autre, agaçant son interlocuteur, rapporte un cadre de LR.

Michel Barnier "veut faire un gouvernement RPR", selon un ténor de la majorité

Ce n'était "qu'une première liste, la base d'une négociation", a tempéré le porte-parole des députés LR Vincent Jeanbrun jeudi sur BFMTV/RMC. "Sur les noms évoqués" ainsi que "sur l'équilibre des sensibilités, cela ne représente en rien le projet de gouvernement souhaité" par Michel Barnier, a tenu a préciser Matignon mercredi soir.

Au risque que le résultat final ne satisfasse ni l'un ni l'autre. "Quand Michel Barnier cherche à élargir à gauche, il parle d'impôts mais braque à droite et au centre", résume le cadre du camp présidentiel. Selon cette source, "l'état d'esprit de Barnier hier, c'était je me donne encore quelques jours mais je ne vais pas m'obstiner. On nous l'a fait savoir". Michel Barnier "veut faire un gouvernement RPR" et "il y a des résistances" dans la majorité, mais "pas tant de Macron" qui "ne veut pas de crise", croit savoir un ténor de la majorité.

Pour 68% des Français, Michel Barnier doit faire entrer des personnalités de gauche

Le nouveau Premier ministre Michel Barnier va-t-il faire appel à des personnalités de gauche pour composer son gouvernement ? D'après les résultats d'un sondage CSA pour Europe 1, CNews et le Journal du dimanche, 68% des Français se disent favorables à cette possibilité. Lors des élections législatives anticipées, l'alliance de gauche du Nouveau Front populaire était arrivée en tête en nombre de sièges glanés dans l'hémicycle (un peu moins de 200).

Une "situation budgétaire très grave" 

Les frictions sont montées d'un cran mercredi avec une série de rendez-vous manqués. Une première réunion entre Michel Barnier et le groupe des députés macronistes EPR (Ensemble pour la République), qui réclame une "clarification" notamment en matière fiscale, a été reportée, avant qu'une deuxième avec la droite ne soit à son tour annulée. Le Premier ministre a expliqué avoir découvert une "situation budgétaire très grave" qui mérite "mieux que des petites phrases".

L'appétit des LR, qui ont obtenu Matignon avec seulement 47 députés, mais sont devenus pivots, agace dans le camp macroniste et à gauche. "Ils ont gagné au loto, et maintenant ils veulent gagner à l'Euromillions. C'est le hold-up du siècle", glisse un député du Nouveau Front populaire.

Michel Barnier "a une équation politique très très difficile" à résoudre, reconnait un visiteur de l'Elysée, qui voit cependant un "chemin sinueux" possible : jouer l'opinion contre les groupes parlementaires en étant "le constructif contre le désordre".

Le temps presse pour le budget 2025

Mais le temps presse côté budget, dont le calendrier a été grandement retardé cette année par la dissolution et la nomination très tardive d'un Premier ministre. Le président LFI de la Commission des finances Eric Coquerel et le rapporteur du budget Liot Charles de Courson réclament en vain de consulter les lettres-plafonds qui fixent les crédits par ministère. En temps normal, ces documents sont disponibles durant l'été.

La mission de Michel Barnier sur le budget est "extrêmement difficile", reconnaît Charles de Courson qui a lui-même refusé un poste de ministre sans "majorité stable" ni l'assurance de "faire des économies justes". Le locataire de Matignon peine aussi à trouver des personnalités de gauche pour son gouvernement.

Marine Le Pen cheffe de file des députés Rassemblement national, qui l'a mis sous "surveillance", affirme dans le Parisien qu'elle ne souhaite pas que Xavier Bertrand, son adversaire dans les Hauts-de-France, ou Eric Dupond-Moretti, Garde des Sceaux sortant, figure dans son équipe. Cette situation inextricable fait dire à certains élus que sa mission est devenue impossible. "Comme c'est parti, Barnier va finir par lâcher le morceau", avance un parlementaire socialiste. "Il y aura peut être une crise de régime si on ne fait pas tous l'effort de trouver des solutions" , a estimé le député LR Olivier Marleix sur France 2.