Michèle Alliot-Marie de retour en pleine lumière

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Figure du RPR, plusieurs fois ministre, Michèle Alliot-Marie revient sur la scène politique en se présentant à la tête du Conseil national des Républicains qui a lieu ce week-end.

Il y a ceux dont le retour est annoncé des semaines à l’avance, et puis il y a les autres. Michèle Alliot-Marie fait partie de ces "autres" qui reviennent sur le devant de la scène sans qu'on y ait pris garde. Celle qui s’est faite très discrète depuis la défaite de son camp en 2012 est candidate à la présidence du Conseil National des Républicains, qui se tient samedi et dimanche Porte de Versailles à Paris. Son unique opposant, Luc Chatel, était le seul prétendant, avant que ne débarque la candidature surprise de celle que l’on surnomme "MAM". L'ancien secrétaire général de l'UMP a depuis bien du souci à se faire.

Une très longue carrière politique. A 69 ans, la député européenne du Sud-Ouest peut se targuer d’avoir un très beau CV politique. Députée durant six législatures de 1986 à 2012, elle a aussi l’expérience des partis puisqu’elle a dirigé de 1999 à 2002 le RPR (Rassemblement pour la République), ancêtre de l’UMP et des Républicains. Michèle Alliot-Marie peut aussi se targuer d’avoir éprouvé les ministères régaliens en assumant par quatre fois et sans interruption des portefeuilles ministériels tels que la Défense, l’Intérieur, la Justice et les Affaires étrangères de 2002 à 2011.

Mais sa démission en 2011 restera comme l’une des affaires du quinquennat Sarkozy. Le Canard enchaîné avait en effet révélé que la ministre des Affaires étrangères avait séjourné en 2010 en Tunisie alors que la révolution était déjà en marche. Des vacances qui ne sont pas passées aux yeux de l’opinion publique et qui ont fini par lui coûter son poste.

Des soutiens de poids, une campagne sur les réseaux sociaux. Mais en politique, plus qu’ailleurs, on n'est jamais vraiment mort. Et Michèle Alliot-Marie le prouve avec cette candidature pour un poste qui n’a rien d’honorifique, surtout avec la primaire qui s’annonce. L’ancienne ministre peut compter sur des soutiens de poids. Selon Le Canard enchaîné, François Fillon et Jean-François Copé souhaiterait faire battre Luc Chatel, soutenant de facto MAM. Nadine Morano, mais aussi Henri Guaino, se sont eux prononcés clairement en sa faveur. Sur Europe 1, le député des Yvelines avait estimé que "son histoire se confond en partie avec la mienne, celle de la famille gaulliste". En revanche, l’un des proches d’Alain Juppé nous fait savoir que le maire de Bordeaux ne prend position pour aucun des candidats.

Outre les soutiens politiques, Michèle Alliot-Marie s’appuie aussi sur une campagne très active sur les réseaux sociaux. Un hashtag #JaiChoisiMAM a même été lancé.

Quid de Nicolas Sarkozy ? Selon un article de France Info, Nicolas Sarkozy soutenait au départ la candidature de Luc Chatel. Mais en voyant arriver MAM dans la course, selon une élue de Paris, le patron des Républicains aurait cherché à "débrancher" Luc Chatel face au danger que représente l’ancienne ministre. L’objectif étant de s'éviter l’humiliation d’une défaite. Et puis, Nicolas Sarkozy ne voulait pas de MAM, "trop RPR à son goût", selon le site de France Info.

Des informations démenties par l’entourage de Nicolas Sarkozy joint par Europe 1. Celui-ci n’aurait eu aucunement l’intention de "débrancher qui que ce soit". "Lorsque Luc Chatel a fait part de sa candidature, Nicolas Sarkozy l’a encouragé car il a le profil idéal", explique-t-on. "Mais lorsque Michèle Alliot-Marie s’est portée candidate quelques jours plus tard, Nicolas Sarkozy a souhaité qu’un vote soit organisé par départager les candidats. Ce sont les conseillers nationaux qui trancheront". Et ces derniers pourraient bien choisir MAM.