Il sera resté près de dix heures dans le bureau des juges. François Bayrou, maire de Pau et président du MoDem a finalement été mis en examen pour complicité de détournement de fonds public dans l’affaire des emplois présumés fictifs d’assistants d’eurodéputés du parti, vendredi. Une douzaine de responsables du parti ont déjà été mis en examen, notamment Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard. Mais c’est désormais le chef du parti qui est visé. Une position fragile et risquée à plusieurs niveaux. Europe 1 décrypte les conséquences potentielles pour l'ancien ministre.
Tout d’abord certains membres de la République en marche commencent à trouver le MoDem un peu encombrant, surtout en cette période de négociations pour les municipales. Un cadre du parti envisageait même une dissolution du mouvement au sein d’En marche. Certains y œuvrent donc en coulisses.
Une position de chef de parti compromise
D’autre part, la position Bayrou à la tête du MoDem pourrait être compromise. Pour l’heure, personne ne se positionne officiellement pour le remplacer : "Il tient son parti, c’est encore lui le chef", affirme un cadre de la majorité. Les membres du MoDem ont même assuré leur soutien indéfectible à l’édile de Pau. Mais il pourrait être contraint de quitter son poste s’il était trop fragilisé.
Enfin, François Bayou "est quelqu'un qui compte dans le dispositif" de l’Élysée, confie un conseiller du Premier ministre. Soutien du candidat Emmanuel Macron pendant la présidentielle, il est depuis devenu un proche conseiller du chef de l’Etat. "Cela ne peut pas altérer la relation entre François Bayrou et le président", assurait une ministre cette semaine. Une relation "filiale", "forte", "étroite" et "solide" assuraient l’entourage de Bayrou et des proches du président.
À l’Élysée on rappelle qu’il est présumé innocent et l'on se prépare à l'accueillir lundi pour un dîner de travail avec la majorité. Emmanuel Macron a d'ailleurs fait savoir qu'il maintient "son amitié" à Français Bayrou et se rendra à Pau dans une dizaine de jours, un signe de soutien du président.