Alors que Mounir Mahjoubi demande une consultation citoyenne pour désigner le candidat de La République en marche (LREM) pour les municipales à Paris, sa direction a été très ferme : pas de primaire. Le député de Paris et ancien secrétaire d'État au numérique reste convaincu de la pertinence de sa démarche, comme il l'a expliqué lundi soir au micro de Matthieu Belliard sur Europe 1.
"On est le premier parti politique de Paris"
"Je fais partie des marcheurs qui, depuis plus d'un an, passent tous leurs week-ends sur les marchés, à être avec les Parisiennes, les Parisiens", explique-t-il. "On est le premier parti politique de Paris, on a des milliers d'adhérents dans tout Paris (l'adhésion à LREM est gratuite, ndlr). On est tellement fort, on est tellement présent, que ça nous donne des responsabilités. Notre responsabilité, c'est de rassembler. On demande de créer les conditions du succès en rassemblant. En rassemblant des élus issus de la droite, des élus issus de la gauche, et toute une génération de marcheurs qui vont prendre des responsabilités partout. Pour ça, on dit que le meilleur outil, c'est une grande consultation", poursuit-il.
Pour l'ancien secrétaire d'État, c'est le seul moyen d'espérer gagner. "Aujourd'hui, si on ne rassemble pas, à quoi va rassembler le premier tour des municipales ? Si LREM est toute seul, si Pierre-Yves Bournazel se présente à côté, si Gaspard Gantzer se présente à côté ? On a tout à gagner à être ensemble", insiste-t-il.
Pour autant, Mounir Mahjoubi s'engage à soutenir le candidat qui serait finalement désigné. "Ça ne fait pas débat", répond-il donc à une question sur son éventuel soutien, le cas échéant, à Benjamin Griveaux. "Ce parti (LREM), j'ai participé à le créer, ce parti, je l'aime, LREM, c'est une partie de moi", se justifie-t-il. "Évidemment que ce qui compte pour moi, c'est le collectif. Une fois qu'on aura choisi notre candidat, on sera tous derrière lui. Parce qu'aujourd'hui, les Parisiens sont déçus, ils en ont marre", affirme-t-il. "Je m'assurerai que tout ce que je dis depuis plusieurs mois sur la démocratie participative, sur un Paris ultra-local qui respecte les habitants partout, fasse bien partie de cette campagne", y compris si un autre candidat est désigné, précise le député.
"La commission fait ce qu'elle veut"
D'ici là, il présentera, le 9 juillet, son projet à la Commission nationale d'investiture LREM. "Ça fait plusieurs mois que j'y travaille. C'est parce que je me prépare et que je m'inquiète que je me dis qu'il faut absolument qu'on rassemble", explique-t-il. "Je leur expliquerai comment je vois le rôle des 'marcheurs', comment je vois cette capacité qu'on aura, nous, les milliers de 'marcheurs' de Paris, à ouvrir nos portes à tous ceux qui veulent nous rejoindre. Si on ne se rassemble pas, c'est cinq ans de plus d'Anne Hidalgo", conclut-il.
"En fait, la commission fait ce qu'elle veut", rappelle-t-il. "Elle a le choix, le 10 juillet, de dire qu'un candidat se détache vraiment et de donner son nom, ou de décider de dire qu'après avoir écouté tout le monde, toutes les conditions ne sont pas réunies pour le rassemblement, et de proposer qu'il se passe quelque chose d'autre."
"La seule façon d'avancer, ce seront des désignations populaires"
Dans une période politique marquée par la demande de plus de participation citoyenne et les appels aux référendums, il estime que cette option pertinente. "Le sens de l'histoire, c'est bien celui de l'ouverture. Le sens de l'histoire, c'est bien d'aller vers davantage de participation", affirme-t-il. "On est un parti jeune. Comme tout mouvement jeune, il faut aussi qu'on se structure. J'ai considéré que Paris méritait qu'on se mobilise et qu'on implique les citoyens et les marcheurs dans la désignation de la tête de liste. Je crois que plus tard, les partis n'auront pas le choix. La seule façon d'avancer, ce seront des désignations populaires." On saura dans deux semaines si ses revendications ont été entendues…