Municipales 2020 à Marseille : l'heure du jugement dans deux dossiers de procurations douteuses
Le tribunal rend sa décision ce lundi 27 janvier dans deux dossiers de procurations frauduleuses lors des élections municipales de Marseille en 2020, dans laquelle un ex-élu LR risque une inéligibilité de 10 ans.
L'affaire avait éclaboussé les municipales 2020 à Marseille : le tribunal rend sa décision lundi dans deux dossiers de procurations frauduleuses, l'une à gauche et l'autre à droite, dans laquelle un ex-élu LR risque une inéligibilité de 10 ans, le maximum possible. Ce dossier, le plus important, concerne le camp de la droite de la candidate Martine Vassal, qui elle n'était pas poursuivie et ne "s'interdit rien" pour la prochaine municipale de 2026. Battue par une coalition de gauche en 2020 pour la mairie de Marseille, elle préside le département et la métropole.
Une véritable "fabrique à procurations"
Treize personnes, deux ex-maires de secteur LR, un commandant de police, des fonctionnaires, des militants et un ex-directeur d'Ehpad, avaient comparu fin septembre pour avoir mis en place, à des degrés divers, un système de procurations frauduleuses. Au total, 194 procurations illégales avaient été établies, dont une cinquantaine aux noms de pensionnaires d'Ehpad, nonagénaires pour la plupart, tous ou presque atteints de la maladie d'Alzheimer. Un dossier qui avait choqué bien au-delà de Marseille.
Une véritable "fabrique à procurations" selon le parquet, qui avait requis contre Julien Ravier, ex-député LR et ex-maire des 11e et 12e arrondissements (6e secteur), la plus lourde peine: trois ans de prison avec sursis, 20.000 euros d'amende et surtout une peine d'inéligibilité de 10 ans. L'ex-élu, selon qui sa carrière politique a été "détruite" par cette affaire, avait assuré tout au long du procès ne rien savoir, accablant son équipe de campagne.
Le jugement pour un autre dossier, dans le camp de la gauche cette fois ci, concernant l'élection municipale 2020 dans le 8e secteur (15e et 16e arrondissements), sera rendu en même temps."Ce n'est pas cela qui a fait basculer le vote", avait reconnu le procureur en évoquant les 117 procurations litigieuses reprochées à deux conseillers de l'actuelle majorité municipale de gauche, ainsi qu'une ex-candidate: "Mais, en politique, la fin ne justifie pas tous les moyens", avait insisté le magistrat.
Plusieurs peines risquées
Dans ce dossier, le parquet avait requis des peines de deux à six mois de prison avec sursis, des amendes de 2.000 à 3.000 euros et des peines d'inéligibilité de un à deux ans. Très serrées dans presque tous les secteurs de Marseille, les municipales de 2020 avaient finalement conduit à la victoire du Printemps Marseillais, une large alliance de gauche, après un quart de siècle de règne du maire LR Jean-Claude Gaudin, décédé depuis.