Propreté, civisme et inclusion. Voici le programme d'Éléonore Laloux, 34 ans, candidate aux élections municipales sur la liste du maire sortant à Arras. Sa particularité ? La jeune femme est atteinte de trisomie 21. Dans son appartement très coloré, la candidate se confie sur son programme, sur fond de rock’n’ roll : posters des Rolling Stones, de Blur. "Je suis fan", confesse-t-elle. Si elle ne peut cacher son handicap, et a parfois du mal à s’exprimer, Éléonore aspire à être une candidate comme les autres.
"On est avant tout des êtres humains"
Après une scolarité normale, la jeune femme a trouvé un emploi en tant qu’agente administratif dans un hôpital. Elle a également publié un livre Triso et alors !, dans lequel elle tente de changer la vision du handicap. Impliquée dans la vie associative de la commune, elle accepte quand on lui propose de se lancer en politique. "Il y a beaucoup de choses à changer à Arras. Il y a beaucoup de mégots, de crachats et cela m’est insupportable", explique Éléonore. Un autre chantier primordial pour elle : l’inclusion. "C’est important car j’aimerai que les jeunes qui ont une trisomie 21 puissent vivre normalement. On est avant tout des êtres humains."
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La jeune femme a été repérée par Frédéric Leturque, le maire sortant de la commune du Nord. Il a apprécié sa spontanéité et sa franchise. "Elle fait des propositions concrètes. Je ne vais pas la porter au plus haut pour que cela soit un faire-valoir", assure l’édile. "Éléonore sera une élue extraordinaire, mais une élue comme les autres."
Si un tel scénario se produit, ce sera la première fois qu’une personne atteinte de trisomie 21 serait adoubée par le suffrage universel.