Dans les quelque 5.000 communes qui n'ont pas élu leur maire au premier tour des élections municipales en mars, la tenue d'un second tour se fait attendre. L'exécutif marche sur des œufs, dans un contexte sanitaire lié au coronavirus toujours aussi tendu. Le Conseil scientifique doit se prononcer avant le 23 mai pour savoir si les conditions sanitaires sont effectivement réunies. La loi d'urgence sanitaire du 23 mars impose l'organisation d'un second tour avant la fin du mois de juin. Dans le cas contraire, les résultats du premier tour dans les 5.000 communes n'ayant pas élu leur maire pourraient être purement et simplement annulés. Un nouveau scrutin à deux tours se tiendrait alors à une date ultérieure, probablement durant l'automne.
L'opposition contre l'annulation du premier tour
A droite comme à gauche, les élus d'opposition refusent d'envisager l'effacement des résultats du premier tour. "Si on est capable d'ouvrir les écoles, les collèges, les lycées, les commerces, je ne vois pas au nom de quoi le deuxième tour ne pourrait pas se tenir en juin [si] les conditions sanitaires le permettent", plaide notamment le patron des députés Les Républicains, Christian Jacob.
Le gouvernement juge également ce scénario bien commode. "Clairement, l'hypothèse du mois de juin est toujours sur la table", affirme le ministre des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu, au micro d'Europe 1 mercredi. Mais le ministre ne manque pas de rappeler que l'enjeu sanitaire est de taille : outre l'appel aux urnes, les candidats doivent pouvoir faire campagne dans les meilleures conditions.
Consultation du Parlement
Les équipes municipales doivent se mettre au travail dans les meilleurs délais pour préparer le rebond de l'économie, soutient quant à elle l'Association des maires de France. Une grande partie des commandes publiques émanent en effet des collectivités locales. Or, beaucoup de grandes villes voient le lancement de divers chantiers suspendu à l'organisation du second tour.
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Selon les informations du journal Le Monde, le gouvernement envisage de consulter le Parlement sur la question de la date du second tour. Après présentation de l'avis du Conseil scientifique, les parlementaires seraient alors amenés à se prononcer dans le cadre d’un débat suivi d’un vote non-contraignant. Cette démarche purement consultative a déjà été utilisée lors de la présentation du plan de déconfinement.