"Ne revivons pas la journée du 15 mars 2020", ont-ils écrit. Une vingtaine de parlementaires de la majorité opposés à la tenue éventuelle du second tour des élections municipales fin juin, ont réclamé un report de "quelques mois", dans un courrier adressé au président Emmanuel Macron, mardi.
"On ne sait pas quelle va être la situation sanitaire fin juin. Même si les choses s'améliorent, certaines personnes n'oseront pas voter, notamment les aînés. Cela pose de gros problèmes. Pour moi, la démocratie ne doit souffrir d'aucun compromis", explique à l'AFP l'une des signataires, la députée LREM Blandine Brocard. "Certaines grandes démocraties n'ont pas hésité à reporter d'un an des scrutins. En cette période de crise, il peut être utile de maintenir les équipes en place, notamment pour la réouverture des écoles", ajoute-t-elle.
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Les chefs de partis reçus mercredi soir par Édouard Philippe
Dans leur lettre, ces députés et sénateurs LREM pointent également "l'insécurité juridique importante de ces scrutins", avec une "campagne (électorale) incertaine" et un "écart de plus de trois mois entre le premier et le second tour". Le Premier ministre Édouard Philippe reçoit mercredi soir les chefs de partis pour échanger sur le sujet.
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Le Conseil scientifique se montre très prudent
Dans un avis publié mardi, le Conseil scientifique ne s'est pas opposé à la tenue du second tour en juin, mais s'est montré très prudent. Il est "difficile d'anticiper une situation incertaine pour les semaines à venir", selon lui. Si les élections avaient lieu en juin, il juge utile de procéder à une nouvelle évaluation des conditions sanitaires 15 jours avant la date retenue.
Au cours d'une visioconférence mardi entre Emmanuel Macron et plusieurs maires, "l'ensemble des intervenants ont fait part de leur souhait de voir les élections et le second tour se dérouler au plus vite. La date du 28 juin a été évoquée", a affirmé le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.