"Pour les Français, pour les Européens, le compte n'y est pas": Nathalie Loiseau, tête de la liste de la majorité pour les Européennes, a appelé l'Europe à prendre son envol, samedi, lors de son premier grand meeting à moins de deux mois du scrutin du 26 mai. Devant quelque 2.500 sympathisants réunis aux Docks d'Aubervilliers, au nord de Paris, l'ex-ministre des Affaires européennes a autant fustigé les nationalismes que défendu l'écologie, en vantant la cohérence d'une liste accusée par ses adversaires d'être fourre-tout.
L'écologie, fil rouge du meeting. Veste rouge, chemisier noir et lunettes écaillés, phrases courtes et parfois sèches, Nathalie Loiseau s'est d'abord attardée sur l'écologie, véritable fil rouge du meeting. "Mes enfants sont là. Je veux pouvoir leur dire que nous avons tout fait pour stopper cette course folle à la destruction de notre planète. Nous ne voulons plus que l'écologie se limite à un entre-soi militant, encore moins à une rente politique". La tête de liste s'est autorisée des haussements de ton lorsqu'elle s'en est pris à ses adversaires. "Certains veulent revenir aux nationalismes, au temps du sang et de la haine. Ce qu'ils annoncent, c'est l'Europe en marche arrière. Ne les laissons pas gagner !"
Dans les sondages, la liste LREM aborde l'échéance au coude-à-coude avec celle du Rassemblement national, avec autour de 22% d'intentions de vote, soit une vingtaine d'élus. L'enjeu de ce premier meeting était de taille pour Mme Loiseau, relativement peu connue, chargée autant d'incarner une liste hétérogène que de susciter l'enthousiasme chez des marcheurs parfois sceptiques. Sur scène, elle s'est appliquée à égrainer d'innombrables remerciements - à peu près l'ensemble du gouvernement, chacun appelé par son prénom, ainsi que "Daniel Cohn-Bendit, Jean-Pierre Raffarin" et Alain Juppé. Comminatoire: "Applaudissez-le !" La salle s'est exécutée.
Le programme complet attendu mi-avril. Sur la forme, le parti présidentiel s'était donné les moyens : grande salle tapissée de bleu, scène surmontée d'un quadrilatère géant "Renaissance" - le slogan de la campagne - sur fond de musique électro, l'ambiance se voulait festive dans cet ancien entrepôt.
Pendant deux heures, les candidats les plus emblématiques de la liste - seuls les trente premiers sur 79 sont pour l'instant connus - ont esquissé les bases du programme qui sera dévoilé dans la deuxième quinzaine d'avril mais est d'ores et déjà calqué sur la tribune d'Emmanuel Macron parue début mars dans la presse européenne. Le chef de l'État y présentait une batterie de propositions pour relancer l'UE, de la remise à plat de Schengen à la création d'une banque pour le climat.