L'eurodéputé et membre dirigeant du RN Nicolas Bay, qui envisage de rejoindre Éric Zemmour, a été suspendu mardi de ses fonctions au sein du parti pour avoir transmis des informations au rival de Marine Le Pen, a annoncé la direction du parti.
"Nous avons eu confirmation que Nicolas Bay, profitant de sa présence dans les plus hautes instances de la campagne, transmet depuis des mois des éléments stratégiques et confidentiels à notre concurrent direct Éric Zemmour. (...) Le bureau exécutif du RN a pris la décision de le suspendre de son porte-parole de campagne ainsi que de toutes ses autres responsabilités", a écrit le bureau exécutif (direction) du RN dans un message aux cadres du mouvement, évoquant un "véritable sabotage".
À peine une heure après avoir demandé une discussion en Bureau exécutif, j’en suis suspendu !
— Nicolas Bay (@NicolasBay_) February 15, 2022
L’accusation est grossière : ne participant à aucune instance de la direction de campagne, comment aurais-je pu connaître et transmettre de prétendues « informations stratégiques » !? https://t.co/91zEn2tcOQ
Sur Twitter, Nicolas Bay avait expliqué "vouloir une réunion avec le bureau du parti Bureau pour avoir une explication franche", estimant que "la direction du RN ne peut pas continuer à ignorer la crise que nous traversons", avant d'apprendre une heure après sa suspension. Il a aussitôt réfuté sur Twitter l'accusation jugée "grossière". "Ne participant à aucune instance de la direction de campagne, comment aurais-je pu connaître et transmettre de prétendues +informations stratégiques+ !?", s'interroge-t-il.
La tentation de rejoindre Zemmour
Selon des sources proches de l'ancien secrétaire général du parti (2014-2017), il envisage de rejoindre Éric Zemmour, qui effectue un déplacement samedi sur sa terre d'élection en Normandie, où Nicolas Bay est conseiller régional Marine Le Pen avait dénoncé en milieu de journée, en marge d'un déplacement dans l'Aisne, de "véritables campagnes de sabotage en interne", après le ralliement du sénateur RN Stéphane Ravier, de trois eurodéputés et plusieurs conseillers régionaux à Éric Zemmour.
Sans nommer Nicolas Bay, la candidate d'extrême droite avait "demandé à ceux qui opèrent la stratégie de la limace de bien vouloir accélérer leurs départs (...) parce que la limace est lente, mais aussi parce qu'elle est poisseuse".