Ne comptez pas sur Marine Le Pen pour demander la démission de Nicolas Hulot. Alors que le ministre de la Transition écologique est visé par une enquête du journal l'Ebdo, qui rapporte qu'une plainte pour viol, classée sans suite, a été déposée contre lui en 2008, la présidente du Front national a refusé de le condamner. "Je n'ai aucune complaisance à l'égard de ceux qui abusent de leur pouvoir dans l'exercice de leur fonction et commettent ce type d'actes mais je me méfie considérablement du tribunal médiatique", a-t-elle expliqué dans Le Grand Rendez-Vous d'Europe 1, avec CNews et Les Échos.
"Diffamation cathodique". "Si on continue comme ça, on va pouvoir licencier tous les juges de France. Il suffira de quelques journalistes pour savoir qui est condamné et qui est innocenté. Le tribunal médiatique, c'est la mise en œuvre d'une forme de diffamation cathodique", a lancé Marine Le Pen. "Je reste extrêmement prudente." La responsable politique a par ailleurs souligné que "les victimes doivent s'adresser à la justice" plutôt qu'aux journalistes.
Deux poids deux mesures. Surtout, ce sont "les utilisations politiques" de ces affaires qui agacent la présidente frontiste. "Quand je vois Les Républicains monter au créneau contre Darmanin pour demander sa démission alors qu'ils ont tous soutenu Tron qui est lui, renvoyé devant une cour d'assises, je me dis qu'on devrait s'éviter les utilisations politiques de ce type d'événement", a-t-elle martelé. Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, est visé par une plainte pour viol qui a d'abord été classée sans suite, avant que l'enquête soit réouverte récemment. George Tron, lui, a été effectivement renvoyé aux assises pour viols et agressions sexuelles en réunion.
Pas de cellule d'écoute au FN. Le Front national n'est pas exempt d'affaires concernant des violences sexuelles. Deux anciens membres du Front national ont accusé Bruno Bilde, député frontiste du Pas-de-Calais, de harcèlement. Mais aucune plainte n'a été déposée. Marine Le Pen a néanmoins précisé que le FN ne disposait pas d'une cellule d'écoute dédiée en son sein. "Pas besoin", selon sa présidente. "Nous sommes constitués d'hommes et de femmes majeurs qui connaissent leurs droits."