"Je souhaite que ma famille politique oeuvre à faire nommer un Premier ministre de droite plutôt que de céder à la facilité de laisser nommer une personnalité de gauche", indique-t-il, ajoutant que LR ne court aucun risque de "dissolution" dans la macronie.
Dans cet entretien, l'ancien chef de l'Etat (2007-2012) met tout son poids pour faire changer d'avis les dirigeants des Républicains qui refusent toute coalition ou participation au futur gouvernement, proposant au contraire un "pacte législatif" qui reprend des mesures de droite principalement sur l'immigration et le travail.
"La gravité de la situation d'aujourd'hui impose de changer de stratégie et d'assumer la responsabilité de gouverner"
"Je ne comprends pas la position qui consiste à proposer au président de la République un programme minimum tout en affirmant vouloir rester en dehors de l'équipe gouvernementale qui serait en charge de l'appliquer !", s'agace M. Sarkozy, convaincu "qu'on ne change les choses que de l'intérieur".
L'ancien chef de l'Etat prend la parole après que Laurent Wauquiez, patron du groupe La Droite républicaine à l'Assemblée, a haussé le ton à l'égard d'Emmanuel Macron à l'issue de sa deuxième rencontre mercredi à l'Elysée dans le cadre des discussions sur le prochain gouvernement.
"La gravité de la situation d'aujourd'hui impose de changer de stratégie et d'assumer la responsabilité de gouverner", insiste l'ancien chef de l'Etat, qui reconnaît "une divergence d'approche stratégique" avec le potentiel candidat de la droite à la présidentielle de 2027.
"Les Français n'aiment leurs responsables politiques"
"Les Français n'aiment leurs responsables politiques que lorsqu'ils pensent qu'ils sont utiles. Il faut être dans l'action", explique-t-il. Dans cet entretien diffusé à un moment où le nom de Bernard Cazeneuve circule pour Matignon, Nicolas Sarkozy estime que l'ex-PS "porte, sans doute de façon un peu injuste, la tunique d'un hollandisme finissant".
"Ce n'est pas la solution qui m'apparaît la plus en adéquation avec le centre de gravité de la politique française, qui est à droite", estime-t-il. Interrogé sur les noms de potentiels chefs de gouvernement issus de la droite, il répond que "si Xavier Bertrand souhaite prendre sa part au redressement de la France et éviter la crise, c'est un bon choix". "Je ne porterai jamais de jugements négatifs sur les gens qui veulent s'engager", ajoute-t-il, précisant qu'il y a "d'autres noms".