Entre 400 et 500 millions d'euros par an : ce sera le coût, selon Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes publics, de la "sanctuarisation" du niveau de retraites des enseignants promis par Edouard Philippe mercredi. Au micro d'Europe 1, il a rappelé que ce coût serait supporté par l'Etat, et non par le budget social, qui lui finance les retraites.
Entre 400 et 500 millions par an dès 2021
Le 5 décembre, de nombreux enseignants avaient défilé en opposition à la réforme des retraites. Les annonces du Premier ministre mercredi - dont la garantie du maintien de leur niveau de retraites - ne les ont pas particulièrement rassurés. Jusqu'à présent, leur retraite était calculée à partir de la moyenne de leurs six derniers mois de salaire. Avec l'entrée dans le régime général, toute leur carrière sera désormais prise en compte et les primes seront intégrées au calcul. Problème : "Les enseignants n'ont quasiment pas de primes", rappelait sur d'Europe 1 Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU.
D'où la proposition "d’une revalorisation progressive et significative de leurs primes" comme le précise le site de l'Education nationale. "Nous commencerons sans doute à partir de 2021", a précisé le ministre. "Le ministre de l'Éducation nationale a été chargé d'une grande concertation sociale avec ses syndicats pour savoir comment on y arrive".
Une enveloppe globale de 10 milliards
Mais comment faire concrètement pour trouver une somme pareille ? "Le budget de l'Éducation nationale a augmenté de quasiment trois milliards depuis que je suis ministre de l'Action et des Comptes publics, et d'un milliard cette année", rappelle Gérald Darmanin. "Nous avons augmenté le salaire des professeurs et celui des directeurs d'école. Peut-être qu'il faut en faire davantage [...], nous mettrons les moyens."
Emmanuel Macron, dans un discours à Rodez, avait parlé d'une enveloppe globale de 10 milliards d'euros pour ce projet. "C'est à peu près ça", estime Gérald Darmanin qui assure par ailleurs que "donner de l'argent aux professeurs pour qu'ils enseignent, ce n'est pas acheter la paix sociale. On n'achète pas les gens".
D'après lui, "il n'a jamais été question que le salaire de quiconque baisse du fait de la réforme des retraites ou que la pension de quiconque baisse du fait de la réforme".