La France prend position dans la guerre qui oppose la Russie à l'Ukraine, alors que la campagne présidentielle se déroule et que le président sortant Emmanuel Macron, qui veut se présenter, n'a toujours pas officialiser sa candidature. Face à cette situation, Éric Zemmour et Valérie Pécresse ont tous les deux proposé à l'exécutif la nomination de l'ancien président Nicolas Sarkozy comme médiateur de l'Union européenne pour négocier la résolution du conflit. Nommer un émissaire, "ce n'est pas sérieux", a répondu le secrétaire d'État chargé des affaires européennes, Clément Beaune, lundi dans Europe Matin.
>> LIRE AUSSI - Accueil des réfugiés ukrainiens en France : «C'est notre devoir», avance Clément Beaune
Des "incohérences" chez Zemmour et Pécresse
Les deux candidats font référence à l'intervention de Nicolas Sarkozy pour résoudre la crise de la Géorgie en 2008. Éric Zemmour réclame également la nomination de l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine pour négocier la paix en Ukraine.
"Éric Zemmour et Valérie Pécresse cherchent à faire oublier un certain nombre d'incohérences", a taclé le secrétaire d'État au micro de Sonia Mabrouk, qui exclut d'envoyer des médiateurs sur place. "Quand on aspire à la fonction présidentielle, on devrait aspirer à exercer soi-même ce type de responsabilité quand il y a une guerre", a-t-il enchaîné sur Europe 1.
"Ce n'est pas possible sur des sujets aussi graves"
Clément Beaune a rappelé que le président Emmanuel Macron s'était déjà entretenu avec d'ex-chefs de l'État, dont Nicolas Sarkozy, vendredi. "Nicolas Sarkozy et Hubert Védrine sont évidemment éminemment respectables (...) mais il n'y a pas d'émissaire quand vous êtes en charge de la République, chef des armées, responsable de sécurité des pays, président. Ce n'est pas possible sur des sujets aussi graves", a expliqué le conseiller spécial auprès d'Emmanuel Macron.
Le secrétaire d'État a ensuite ironisé au micro d'Europe 1 : "Écoutez, moi, je reste tranquillement à l'Élysée. Je ne prends pas d'initiatives européennes ou internationales, j'ai des émissaires. Quelle que soit la qualité des émissaires, je crois que ce n'est pas sérieux." Et Clément Beaune d'asséner une dernière pique aux concurrents d'Emmanuel Macron : "(Cette proposition) est un écran de fumée pour cacher des errements encore récents à l'égard de la Russie."