À rebours de plusieurs élus qui ont dénoncé le caractère homophobe des propos de Marcel Campion, le député de La République en marche Joachim Son-Forget a pris la défense du forain. "Non ce n'est pas homophobe", a-t-il tweeté dimanche, indique le Huffington Post.
Dans une vidéo publiée par le JDD, le "roi des forains" a tenu des propos pour le moins licencieux. "Toute la ville maintenant est contrôlée par les homos", a-t-il notamment indiqué lors d'une réunion publique, en visant la majorité municipale de la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo. "L'arbre de Noël, il représentait un plug anal. Vous savez, le truc qu'ils se foutent dans le fion les pervers là", a-t-il ajouté.
"À vomir". Le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a fait part de son indignation en dénonçant des propos "à vomir".
À vomir.
— Benjamin Griveaux (@BGriveaux) 23 septembre 2018
En niant avoir tenu ces propos ignobles lorsque @leJDD l’interroge, M. Campion ajoute le manque de courage à l’homophobie la plus crasse. Qu’il soit poursuivi et lourdement condamné. Nous ne laisserons rien passer. @enmarchefrhttps://t.co/iuMJ6mWeHZ
Le député LREM Matthieu Orphelin, qui a révélé son homosexualité en juillet, a considéré des paroles "affligeantes et consternantes". "Diffamations homophobes en public. M. Campion va donc encourir une peine d'un an d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende", a-t-il tweeté.
Affligeantes et consternantes injures et diffamations homophobes en public. Mr Campion va donc encourir une peine d'an d’emprisonnement et 45 000 € d’amende. #StopHomophobiehttps://t.co/tPXvw0gCoz
— Matthieu ORPHELIN (@M_Orphelin) 23 septembre 2018
"Il suffit d'écouter en entier de quoi il parle, certes maladroitement". De son côté, le député LREM des Français de l'étranger Joachim Son-Forget a choisi de défendre le "roi des forains". "Non ce n'est pas homophobe. Il suffit d'écouter en entier de quoi il parle, certes maladroitement, mais pas de sexualité. Je trouve même de bon aloi ses propos personnels sur Mourousi et 'Didine' qui sont la clé de lecture de ce propos", a-t-il justifié en réponse à l'ancien conseiller de François Hollande Gaspard Gantzer.
Capture d'écran Twitter.
"En toute bonne foi, ce n'est pas contre l'homosexualité ce propos", a-t-il également lancé en réponse à BFMTV à qui il reproche d'omettre "tout ce qu'il dit ensuite quand il précise qu'il ne généralise pas et qu'il parle du comportement en politique de la ville des gens qui le détestent ouvertement."
En toute bonne foi, ce n’est pas contre l’homosexualité ce propos. Vous transcrivez le début du discours en onettant tout ce qu’il dit ensuite quand il précise qu’il ne généralise pas et qu’il parle du comportement en politique de la ville des gens qui le détestent ouvertement.
— Joachim Son-Forget (@sonjoachim) 23 septembre 2018
"Non mais allô quoi !?". "Non mais allô quoi !?", a vivement réagi Stanislas Guérini, collègue parisien de Joachim Son-Forget. "J'apprécie tes engagements par ailleurs mais là, je mets cela sur le compte d'un mauvais réveil le dimanche matin... Ces propos sont justes ho-mo-phobes. Point. Allez, on se réveille et on réécoute la vidéo".
Non mais allo quoi @sonjoachim !? J'apprécie tes engagements par ailleurs mais là, je mets cela sur le compte d'un mauvais réveil le dimanche matin... Ces propos sont justes ho-mo-phobes. Point. Allez, on se réveille et on réécoute la vidéo.
— Stanislas Guerini (@StanGuerini) 23 septembre 2018
"Tout, sauf un homophobe" : Marcel Campion se justifie auprès de l'AFP
Le "roi des forains" Marcel Campion s'est justifié dimanche auprès de l'AFP, indiquant qu'il était "tout, sauf un homophobe". "Si le mot 'pédé' que j'ai dit une fois ou deux a pu déranger certaines personnes je m'en excuse, je suis d'une génération où on disait ces mots-là mais je ne suis pas homophobe", a-t-il déclaré. Le célèbre forain, en guerre ouverte avec Mme Hidalgo, a évoqué "des propos un peu sortis de leur contexte dans un mouvement de colère" après avoir "été éliminé du marché de Noël et de la grande roue par Bruno Julliard", suite à la non-reconduction de ces deux contrats par la Ville de Paris.