Nicolas Hulot assure que l'éventuelle construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes n'est pas pour lui une ligne rouge et qu'"il n'y a jamais eu de deal" avec le Premier ministre Edouard Philippe, dans une interview à paraître jeudi dans L'Obs. "Je ne fonctionne pas comme cela. Si je vous dis que c'est une ligne rouge, c'est une forme de chantage. Or, je ne veux rien obtenir par le chantage. Ce ne serait pas sain, ni durable", déclare le ministre de la Transition écologique.
"Toutes les alternatives n'ont pas été étudiées". Prié de dire si dans un "deal" passé avec Edouard Philippe au moment de son entrée au gouvernement à propos de l'abandon de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le ministre affirme qu'"il n'y a jamais eu de deal de ce type". "J'ai dit à Edouard Philippe et à Emmanuel Macron quelles étaient mes convictions profondes sur tout un tas de sujets, dont celui-ci, avant d'accepter de devenir ministre", explique-t-il. "Mon opposition à ce nouvel aéroport était donc connue de tous".
Selon Nicolas Hulot, "toutes les alternatives n'ont pas été étudiées. C'est pour cela que j'ai souhaité qu'une commission de médiateurs soit mise en place", dit-il. Les médiateurs doivent remettre leur rapport au Premier ministre le 13 décembre, a indiqué Matignon mardi, avec une décision de l'exécutif "selon toute vraisemblance" d'ici à la fin de l'année, selon une source gouvernementale. "A ce stade, je n'ai aucune idée de la décision qu'ils prendront... ", affirme Nicolas Hulot.
La consultation de juin 2016 pas forcément légitime, selon Hulot. Interrogé sur la consultation locale de juin 2016 dont les résultats ont été favorables au transfert de l'actuel aéroport nantais sur le site de Notre-Dame-des-Landes, il a estimé que "se pose une question de légitimité de la consultation". "A-t-on soumis à cette consultation toutes les options possibles ?", interroge-t-il.
Selon lui, il y a aussi dans ce dossier "un problème d'autorité" et "d'ordre public". Nicolas Hulot précise qu'il "ne valide évidemment pas les actes de certains zadistes", ces opposants à l'aéroport installés sur le site de son éventuelle construction. Ils "ne correspondent pas à ma conception de la démocratie", dit-il. "Mais en même temps, cela pose des questions sur la durée de ces procédures", estime-t-il, relevant que "ce qui était pertinent à une époque ne l'est plus forcément aujourd'hui".