Manuel Valls reprend la main dans le dossier de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes. Le Premier ministre s'est réjoui de la décision du tribunal administratif de Nantes, qui a donné tort vendredi aux opposants au projet. Une décision "qui doit entraîner la reprise des travaux", a aussitôt souligné Matignon dans un communiqué, affirmant que "la réalisation du projet est ainsi à nouveau engagée".
Valls veut que les travaux reprennent début 2016. François Hollande avait pourtant promis d'attendre l'épuisement de tous les recours juridiques avant d'engager la construction de l'aéroport controversé. Mais Manuel Valls est bien décidé à imposer son tempo dans ce dossier. Dans l'esprit de Manuel Valls, la reprise des travaux doit intervenir tout début 2016. Un calendrier très politique : ce serait juste après les élections régionales de décembre...
Evacuer la ZAD. Pour le Premier ministre, c'est d'abord une question d'ordre public, avec en ligne de mire les zadistes qui occupent le terrain. Pour lui, la première étape sera l'évacuation de la ZAD par la force, car il est persuadé que les opposants ne respecteront pas les décisions de justice et iront jusqu'au bout. Ses services envisagent même l'arrivée d'activistes de toute l'Europe qui saisiront l'occasion pour en découdre avec les forces de l'ordre. "On mettra les moyens de gendarmerie nécessaires pour l'évacuation, mais aussi pour sécuriser le site pendant la durée des travaux", assure-t-on dans l'entourage du Premier ministre.
Les écologistes ? "Ils n'avaient qu'à rester au gouvernement". Une fois n'est pas coutume, l'attitude de Manuel Valls contrarie les écologistes, opposés au projet. "Je tiens à rappeler qu'il y a un accord entre les socialistes et les écologistes, qui disait très clairement qu'il n'y aurait pas de chantier qui démarrerait tant que les recours juridiques ne seraient pas épuisés", prévient le député EELV François de Rugy, interrogé par Europe 1. "Il serait donc inconcevable qu'un Premier ministre revienne sur cette parole donnée par son prédécesseur et confirmée par le président de la République lui-même".
Pourtant, Manuel Valls se soucie peu des conséquences auprès des écologistes. "Ils n'avaient qu'à rester au gouvernement s'ils voulaient peser sur ce genre de décision", balaie-t-on à Matignon. Quant à François Hollande, il est aux abonnés absents. L'Elysée renvoie vers Matignon pour tout ce qui concerne Notre-Dame-des-Landes. C'est donc bien Manuel Valls qui a aujourd'hui la haute main sur le dossier. Et il n'a plus envie de patienter.